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Le candidat républicain n'hésite plus à remettre en cause le système électoral lui-même. Un jeu dangereux aux yeux des éditorialistes. 

J-2 avant le troisième et dernier débat. Et à l’approche de cette nouvelle échéance, le mot qui revient le plus souvent est "truquage". La campagne de Donald Trump remet désormais en cause le système électoral lui-même. L'élection sera truquée d'avance, martèle le candidat républicain depuis quelques jours. Son porte-flingue, l'ancien maire de New York, Rudy Giuliani, va lui jusqu'à dire que les démocrates font voter les morts. Il a même cité des chiffres sur CNN devant un présentateur affligé.

Un risque d'incident le jour du vote ? Face à ces déclarations, la presse s'inquiète de possibles incidents le jour du vote. Dans l'état-clé de Pennsylvanie par exemple, Trump a appelé ses supporters blancs à aller surveiller le déroulement du vote dans les bureaux du centre-ville de Philadelphie, majoritairement démocrates et afro-américains. Or, c’est tout simplement illégal. Mais cela donne une idée de l'ambiance de la campagne. Beaucoup d'éditorialistes se demandent, même avec une victoire d'Hillary Clinton, si, au fond, l'Amérique va pouvoir se remettre de Trump et du climat de cette campagne.

Hillary Clinton ne se dévoile pas assez. Du côté d’Hillary Clinton, on laisse Trump s'enfoncer tout seul. A ce stade de la campagne, la plupart des gens se sont fait une opinion assez tranchée sur Donald Trump. C’était jusque-là la stratégie gagnante d'Hillary Clinton, le discréditer et le laisser gesticuler dans son coin. Mais, pour le Washington Post ce n’est pas suffisant. Pour le quotidien, le débat va se jouer sur la capacité d'Hillary Clinton à se livrer un peu plus. Et si elle doit parler d'elle, elle doit parler de ses emails. Les mails internes de son directeur de campagne piratés et publiés lentement jour après jour par Wikileaks. On y apprend notamment la teneur de ses discours tenus en privé face à des banquiers de Wall Street, légèrement différent de ce qu'elle dit en public sur l'argent, l'économie et le libre-échange. 

Mais surtout, on découvre une Hillary Clinton hyper-calculatrice, qui contrôle tout. "La moindre blague, le moindre tweet" est validé par ses équipes, s'amuse le Los Angeles Times. C’est justement ce manque de naturel qui ne donne, pour l'instant, pas très envie à encore beaucoup d'électeurs indécis.

Chronique réalisée par Walid Berrissoul.