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Chaque jour, Axel de Tarlé fait un point sur l'économie.

Emmanuel Macron critique l'Allemagne pour son manque d'audace sur l'Europe.

Ce jeudi, Emmanuel Macron était à Aix la Chapelle en Allemagne, pour recevoir le "prix Charlemagne" qui récompense une personnalité oeuvrant pour l'Europe.
Il faut reconnaitre que dans son discours devant Angela Merkel, le Président français a glissé quelques tacles appuyés. Il a reproché à l'Allemagne sont "fetchisme permanent" autour des excédents qui sont réalisés, a-t-il ajouté, "aux dépens des autres".
C'est vrai que l'on reproche à l'Allemagne d'exporter beaucoup mais de très peu importer avec à la clé, des gigantesques excédents et un surplus d'épargne qui s'entasse en Allemagne.
Emmanuel Macron est allé encore plus loin dans sa critique en utilisant le stratagème classique du "Certains disent en France" que "c'est un pays "égoïste" et "vieillissant". Avant d'ajouter : "je sais que c'est faux".
Mais, voilà, c'est dit ! En clair, l'Allemagne doit consommer plus et se montrer plus généreuse et plus audacieuse.

Concrètement, ça veut dire quoi "se montrer plus audacieuse" ?

Ça veut dire accepter la grande idée d'Emmanuel Macron, de créer un vrai Budget pour la zone Euro, de faire un pot commun.
Ce que les Allemands refusent tout net car quand ils entendent "pot commun", ils se disent que, eux, vont donner beaucoup d'argent et les autres vont tout récupérer.
Donc, c'est non ! Pas question de faire un budget commun avec des pays en déficit chronique.

Et donc ? Comment sortir de l'impasse ?

Justement, ce jeudi, Emmanuel Macron a lancé : "Réveillez-vous ! La France a changé".
Elle a réduit ses déficits et engagé des réformes structurelles.
En Clair, la France a fait sa part du chemin, à vous de faire la votre. Sinon, prévient Emmanuel Macron, la zone euro finira par se désintégrer.
Et c'est vrai qu'aujourd'hui, on est dans un équilibre instable.
Faute d'intégration, l'Europe divisée est incapable d'avancer sur les grands dossiers que ce soit la taxation des gafas ou la défense de nos entreprises face à la Chine ou à Donald Trump qui, par exemple, veut nous fermer le marché iranien et on est impuissant.
La bonne nouvelle c'est que, selon un sondage ARD, 80% des Allemands veulent aller plus loin dans la construction européenne et 58% souhaitent qu'Angela Merkel s'y engage avec plus de passion.
On verra donc si Emmanuel Macron et Angela Merkel (qui l'a également reçu) méritent ce fameux "Prix Charlemagne" !