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Chaque jour, Axel de Tarlé fait un point sur l'économie.

Donald Trump accorde un nouveau sursis aux Européens dans la bataille de l'acier.

Donald Trump estime que l'Amérique est la grande perdante de la mondialisation.
Les Américains achètent beaucoup au reste du monde comme des produits fabriqués en Chine, au Mexique ou en Allemagne.
En revanche, le reste du monde achète peu de produits américains d'où un déficit commercial record de plus de 500 milliards de dollars.
Face à ce constat, Donald Trump a donc décidé de mettre des taxes aux frontières : 25% sur l'acier et 10% sur l'aluminium.
Les Européens sont vent debout contre cette décision. Emmanuel Macron l'a rappelé à Donald Trump lors de sa visite d'État. "Entre alliés", on ne se fait pas la guerre commerciale.
L'Europe avait obtenu un sursis jusqu'au 1er mai, un sursis qui a été prolongé cette nuit.
Donald Trump nous donne 30 jours de plus, jusqu'au 1er juin, pour trouver un accord avant d'éventuelles sanctions.

L'Europe fait bloc et se dit prête à "riposter" en cas de sanctions américaines !

L'Europe fait bloc, c’est la preuve qu'elle existe.
En fait, si on regarde de plus près, elle fait bloc pour défendre l'Allemagne.
Car ne nous voilons pas la face, les Américains ne sont pas envahis de produits français, espagnols ou italiens.
En revanche, les Allemands exportent beaucoup aux États-Unis et la relation n'est pas équilibrée.
Donald Trump l'a dit d'ailleurs très clairement à Angela Merkel "je vois beaucoup de Mercedes à New-York, mais pas beaucoup de Chevrolet à Berlin"
Dans cette affaire, tous les Européens sont invités un peu malgré eux à défendre les intérêts allemands, les excédents allemands.

A-t-on tort ? Faudrait-il laisser tomber l'Allemagne ?

On ne peut pas mener tous les combats. Vous avez vu que ce week-end, on a renoncé à taxer les Gafa pour ménager Donald Trump.
Donc, oui, on a choisi de faire bloc pour défendre les Allemands qui fabriquent de bons produits et de bonnes voitures qui se vendent très bien, y compris aux États-Unis.
Mais on peut aussi dénoncer le jeu non coopératif de l'Allemagne qui est souvent critiqué par le FMI. À savoir que l'Allemagne engrange de gigantesque excédents commerciaux jusqu'à 8% du PIB mais, en retour, dépense peu, achète peu, importe peu et investit peu.
Cela créé, des déséquilibres en Europe mais aussi au niveau mondial, on le voit avec le déficit américain.