Sites porno : Visa et Mastercard réclament la vérification de l’identité et de l’âge des utilisateurs

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Chaque jour, Anicet Mbida nous fait découvrir une innovation qui pourrait bien changer notre façon de consommer. Ce vendredi, il s'intéresse à une directive de Visa et Mastercard qui impose de devoir vérifier l’identité et l’âge des visiteurs sur les sites pornographiques, mais également ceux des actrices et acteurs des films.

À partir d’aujourd’hui, le 15 octobre, tous les sites pornographiques du monde vont devoir vérifier l’identité et l’âge, aussi bien des visiteurs que des actrices et acteurs des films. Et bizarrement, ce n’est pas une nouvelle loi qui l’impose mais des éditeurs de cartes bancaires.

Il s’agit d’une directive de Visa et Mastercard. Cela fait des années que les gouvernements du monde entier essaient de protéger les mineurs de ces sites pornos trop faciles d’accès. En France, cela fait plus d’un an qu’une loi a été votée. Mais rien n’a changé. Il suffit toujours de cliquer sur le bouton « J’ai 18 ans » et n’importe qui peut se rincer l’œil.

Les éditeurs de cartes bancaires ont décidé de frapper ces sites au portefeuille. On le rappelle : Visa, c’est 60% des transactions par carte dans le monde, Mastercard c’est 30%. S’ils veulent continuer à recevoir des paiements, les sites pornos devront faire le ménage et devenir plus vertueux.

Et ça marche déjà ? Les sites ont pris de mesures ?

Anicet Mbida a mené l’enquête. Et sur le réseau PornHub, le plus gros réseau de sites pornos sur internet, des milliers de vidéos ont disparu et beaucoup affichent un message "en attente de vérification". Donc ça a l’air de fonctionner, même s’ils restent toujours accessibles à n’importe qui en cliquant sur un bouton.

C’est étonnant de voir des organismes financiers prendre une position morale. On aurait pu penser que l’argent n’a pas d’odeur.

C’est vrai. Mais tout cela reste très politique. D’un côté, ils soignent leur réputation. Et de l’autre, ils évitent d’être mêlés, de près ou de loin, à une histoire de trafic sexuel.

Il ne faudrait pas qu’ils se transforment en Police morale. Parce qu’on le rappelle : leurs décisions passent au-dessus des lois de chaque pays. Et dans certains cas, elles peuvent finir par museler la liberté d’expression.

Mais quand cela concerne la protection des mineurs, leur position arrange beaucoup de monde.