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Anne-Laure Jumet avec M.R. , modifié à
La fermeture annoncée du site d'Alstom à Belfort a des conséquences dans tous les services de l'État. Pour éviter une autre affaire de ce genre, le gouvernement se mobilise.
L'ENQUÊTE DU 8H

Après les remous créés dans toute la classe politique par la fermeture du site d'Alstom de Belfort, la bonne santé économique des entreprises en France est une priorité toujours plus grande. Alors le gouvernement et les services de l'État mettent tout en oeuvre pour éviter le moindre plan de licenciement dans les grandes sociétés à quelques mois de l'élection présidentielle. 

La bonne santé des entreprises française devient un problème collectif. Désormais les questions économiques ne sont plus l'apanage du seul ministre de l'Économie. C'est ce qu'on l'on remarque notamment concernant l'abattoir de volailles Tilly Sabco, dans le Finistère. Si l'entreprise de 200 salariés ne trouve pas de repreneur, elle va devoir fermer. Une perspective qui n'est pas envisageable pour l'État. Alors plusieurs ministres mutualisent leurs forces pour sauver l'entreprise, de Stéphane Le Foll à l'Agriculture à Michel Sapin pour l'Économie en passant pas Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense mais surtout Breton.

Éviter un deuxième Alstom. À quelques mois de la présidentielle, le gouvernement socialiste craint plus que tous les plans sociaux, pas question d'avoir un deuxième Alstom. Dans l'entourage de Michel Sapin, on confie que des patrons moins favorables à la gauche pourraient avoir la tentation d'accélérer des plans de restructuration dans les prochains mois. Un risque que le ministre des Finances a rapidement pris en compte. Après le départ d'Emmanuel Macron du ministère de l'Économie, il a tenu à avoir à ses côtés un secrétaire d'État à l'Industrie. Pour ce bras droit, un seul objectif : surveiller les entreprises en difficulté.

Des agents de l'État dédiés à cette mission. Pour s'acquitter de cette mission, le gouvernement compte aussi sur les commissaires au redressement productif, ces agents de l'État créés par Arnaud Montebourg qui ont pour rôle d'aider les entreprises qui vont mal dans chacune des 22 régions. Ils ont traité pas moins de 2.800 dossier rien que l'année dernière.

Mais ces prochains moins, ils devront rester plus que jamais vigilants et alerter immédiatement au moindre dossier sensible. Selon les informations d'Europe 1, ils seront convoqués d’ici 10 jours à Bercy pour rencontrer Christophe Sirugue, le nouveau secrétaire d’Etat à l’industrie. L'un d'eux suppose qu'ils vont avoir de nouvelles directives et de nouvelles méthodes de travail. 

De nombreux emplois menacés. Car on pressent un certain nombre de dossiers à surveiller, à commencer par Mégabus. Cent soixante-dix emplois seraient menacés par un plan social dans cette compagnie de bus issue de la loi Macron. D'après les informations d'Europe 1, la direction d'Airbus Helicopter aurait également annoncé la suppression de 400 postes aux syndicats, jeudi. Chez Philips encore, 230 personnes craignent pour leurs postes car la marque va délocaliser la branche éclairage. Chez Intel, le numéro un mondial des microprocesseurs, ce sont 80% des effectifs en France qui risquent de disparaître, soit 750 emplois. Ou encore les 5.000 licenciement prévus par SFR. Et il ne s'agit là que des dossiers connus. Mais d'autres pourraient bien émerger, prévient le ministre.