Or lingots 1:40
  • Copié
Olivier Samain
Le prix de l'or s'envole. L'once a franchi la barre des 2.000 dollars à Londres il y a deux jours. Les acquéreurs se précipitent sur cette valeur refuge face à la crise économique mondiale et la faible attractivité des placements financiers classiques. Si certains misent sur une nouvelle hausse, d'autres cherchent à sécuriser leur épargne. 

Le prix de l’or est au plus haut de toute son histoire. L’once a, pour la première fois, franchi la barre des 2.000 dollars à Londres il y a deux jours. Jeudi, la hausse se poursuivait avec une once d’or à 2.049 euros. Logiquement, ce plus haut historique devrait refroidir les acquéreurs, pourtant ils se sont rués sur l’or au moment du déconfinement. Les craintes liées à la crise économique mondiale post-coronavirus et la faible attractivité des placements financiers classiques, notamment l’assurance-vie, dont le rendement n’a jamais été aussi bas, font de l’or une valeur refuge par excellence. 

Dans le quartier de la Bourse à Paris, un magasin ne désemplit pas : "Godot et fils, vente et achat d’or depuis 1933". Surtout des clients acheteurs, constate le cambiste David Knoblauch. "Qu’importe qu'aujourd'hui on soit à un plus haut historique, un niveau qu’on n’a jamais vu de toute l’histoire de l’humanité, on n’a jamais vu autant de clients qui viennent acheter de l’or dans nos boutiques."

Sécurisation de l'épargne ou besoin de liquidité

Si certains achètent en misant sur une poursuite de l’envolée du cours de l’or, la plupart disent vouloir surtout sécuriser leur épargne. "Je fais partie de la classe moyenne. Je n’ai pas énormément d’argent de côté", explique Mathieu, 40 ans. "Je ne peux pas sécuriser ça dans la pierre, donc j’ai choisi l’or tout simplement. L’or, ça fait 5.000 ans que ça sert à ça."

Même s'ils sont moins nombreux, les vendeurs profitent aussi de la hausse des cours. "J’ai entendu que le cours de l’or avait augmenté. Il se peut qu’il continue d’augmenter, sûrement d'ailleurs, mais tant pis : j’avais besoin d’argent maintenant", confie Joëlle 55 ans, croisée à la sortie du Comptoir national de l’or place de la Nation à Paris. "C’est les vacances, il y a beaucoup de cambriolages, donc au lieu de me faire cambrioler mon or, autant le revendre et avoir des sous." Elle était sur ses gardes depuis quelques années. "Je l’ai laissé gentiment grimper", dit-elle. "Et là je me suis dit : banco, c’est maintenant !"