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François Geffrier, édité par A.H.
Trains à l'arrêt, vacances déplacées ou annulées… Les professionnels du tourisme mesurent déjà les effets de la grève à la SNCF.
L'ENQUÊTE DU 8H

La grève en pointillés à la SNCF a repris jeudi soir et se poursuit jusqu'à dimanche matin. Dans le même temps, les syndicats d’Air France maintiennent la pression sur la direction de la compagnie, avec des nouveaux préavis de grève prévus les 17 et 18 avril. Des conflits que subissent les usagers au quotidien, mais aussi les professionnels. 

La restauration et l'hôtellerie touchées. Lors des jours de grève, dans les grandes villes, les restaurants perdent 10 à 25% de leur chiffre d’affaires par rapport à un jour normal, selon un calcul réalisé par le Groupement national des indépendants. La raison de cet écart est simple : les gens mangent sur le pouce, au bureau, pour finir rapidement leur journée de travail et prendre le premier train pour rentrer chez eux. Du côté des hôtels, l'effet est moins sensible, mais ils enregistreraient tout de même une baisse de 2,5 à 5 % de leur chiffre d’affaires les jours de grève.

 

Les agences de voyage dans le pétrin. L’ensemble du secteur des agences de voyages subit aussi des surcoûts : environ 500.000 euros par jour de grève. En effet, elles doivent gérer les galères de leurs clients : leur trouver des solutions, des vols, des trains, voire réorganiser complètement leur voyage. Cela représente du travail en plus, donc des heures supplémentaires à payer. La grève engendre aussi des pertes d’argent définitives. "Exemple de situation compliquée : une croisière au départ de Marseille. Les trains Paris-Marseille sont annulés. La croisière ne peut pas être effectuée par le client puisque le bateau est parti, il n’attend pas. Il faut donc payer la croisière d’une part, et rembourser les passagers d’autre part", illustre Jean-Pierre Mas, président des Entreprises du voyage, au micro d'Europe 1.

Les vacanciers attendent pour organiser leur séjour. Alors que se profilent les vacances de printemps, les ponts du mois de mai, et les vacances d’été, les professionnels sont franchement inquiets. Dès la fin mars, l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie observait une baisse des réservations de 10%. La tendance se confirme, puisque les professionnels constatent une forme d'attentisme dans la préparation des vacances. "On avait un mois de mai qui s’annonçait extraordinaire, avec des ponts et même un viaduc avec le 8 mai et l’Ascension dans la même semaine. Là, on est en baisse", déplore René-Marc Chikli, patron du syndicat des tours-opérateurs, interrogé par Europe 1. "Les gens se rabattent sur le non-marchand : on prend la voiture et on va chez des amis", complète-t-il.

Quid du reste de l’économie ? Il est encore trop tôt pour donner des chiffres, ne serait-ce que des estimations. Toutefois, la Confédération des petites et moyennes entreprises, qui a questionné 500 sociétés cette semaine, indiquent que 74% d’entre elles se disent pénalisées par la grève.