Agnès Verdier-Molinié, directrice de la Fondation iFRAP, auteure de "Le vrai État de la France" aux Éditions de l’Observatoire, était l'invitée d'Europe Matin mardi. 0:51
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Laura Laplaud , modifié à
Dans une circulaire, le gouvernement demande aux préfets d'anticiper d'éventuelles coupures de courant cet hiver. Une circulaire qui "fait froid dans le dos", assure Agnès Verdier-Molinié, directrice de la Fondation iFRAP, auteure de "Le vrai État de la France" aux Éditions de l’Observatoire, invitée d'Europe Matin mardi.

La circulaire adressée aux préfets par le gouvernement pour anticiper d'éventuelles coupures de courant cet hiver inquiète. Les Français vont-ils être privés d'électricité plusieurs heures par jour ? Les écoles seront-elles ouvertes ? Et qu'en sera-t-il des transports en commun ? "On est dans une situation très préoccupante. J'ai encore lu hier soir la circulaire qui a été donnée aux préfets pour prévoir les plans de délestage, ça fait froid dans le dos !" a déclaré Agnès Verdier-Molinié, directrice de la Fondation iFRAP, invitée d'Europe Matin mardi. "On ne va pas rouvrir les écoles, on ne va pas faire partir les trains, les métros...", a-t-elle énuméré.

Le gouvernement tempère

Le gouvernement rassure, à l'image de la secrétaire d'État Marlène Schiappa, "il n'y a pas lieu d'avoir un mouvement de panique", avait-elle assuré au micro d'Europe 1. Si les délestages tournants ont lieu, ces coupures ciblées dureront deux heures consécutives maximum dans des portions de départements mais ces coupures ne sont encore que des scénarios, avait-elle tempéré.

"Le président de la République a dit 'pas de panique' mais il a aussi dit 's'il y a un train sur un trajet sur lequel il risque d'y avoir un délestage, on ne le fera pas partir'. Vous croyez qu'on va avoir beaucoup de trains au moment des gros pics de consommation au cœur de l'hiver très froid ?", a lancé la directrice de la Fondation iFRAP au micro d'Europe 1.

Vers un "confinement énergétique" ?

Au micro d'Europe 1, l'auteure de Le vrai État de la France aux Éditions de l’Observatoire s'alarme de cette situation et emploie l'expression de "confinement énergétique" pour la définir. "Quand vous ne pouvez pas prendre le train, quand vous ne pouvez pas prendre le tramway ou le bus électrique, que vous n'avez pas Internet, que vous avez une difficulté à téléphoner parce que vous allez être transféré finalement d'un point d'émission à l'autre... Quel est le niveau de vie économique et sociale que l'on peut avoir dans une situation comme ça ?", s'est-elle interrogée.

"On revient à une situation très arriérée"

"Évidemment, il ne faut pas non plus voir les choses de manière trop négative. Il n'y aura pas tout le monde qui sera délesté en même temps. Il y a un vrai sujet, qui va être délesté ? Quelles usines ne pourront pas tourner du tout ? Comment on va faire pour bosser finalement ? Comment on travaille dans des conditions comme ça ? Tout le monde est en train de s'organiser pour avoir des générateurs, pour avoir des plateaux de secours, on revient à une situation qui est très arriérée", a-t-elle conclu.

Pour rappel, en cas de fortes tensions sur le réseau électrique, RTE enverra trois jours à l'avance un signal EcoWatt rouge. Si la consommation diminue et que les pays voisins peuvent livrer de l'électricité, la coupure sera évitée. Si cela ne suffit pas, le délestage sera confirmé la veille pour le lendemain comme "dernier recours".