Peut-on prévoir les taux de crédit à moyen terme ?

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Jusqu’à quand allons-nous pouvoir bénéficier des taux historiquement bas et cette baisse va-t-elle perdurer ? Au dire des économistes, la tendance est plutôt vers une légère progression à la hausse d’ici fin 2010.

Jusqu’à quand allons-nous pouvoir bénéficier des taux historiquement bas et cette baisse va-t-elle perdurer ? Au dire des économistes, la tendance est plutôt vers une légère progression à la hausse d’ici fin 2010.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les prévisions

 

Les prévisions sur les taux d'intérêt des crédits immobiliers, compte tenu des évolutions des taux des marchés financiers, sont effectivement un scénario de stabilité des taux de crédit immobilier jusqu'à la fin du troisième trimestre 2010 avant une légère remontée les trois derniers mois. Le taux d’intérêt à long terme des marchés financiers (OAT 10 ans), qui sert de référence au taux fixe des prêts immobiliers, après avoir beaucoup baissé début 2009, est aujourd'hui stable aux alentours de 3,50%. Il devrait toutefois remonter progressivement fin 2010.

 

Même si elle restent très faibles, les tensions inflationnistes remontent légèrement dans la zone euro (+1,4% en mars) ce qui à terme, pourrait conduire la Banque centrale européenne (BCE) à remonter son principal taux directeur et ainsi conduire à une hausse des taux à court terme des marchés financiers qui servent de référence aux taux variables. L’Euribor 3 mois (0,64% le 20 avril 2010) a diminué de près de 2 points en 2009. Il pourrait augmenter de nouveau fin 2010 à 1,5% si la BCE décide de remonter son principal taux directeur comme le prévoient certains professionnels du secteur bancaire.

 

Si cela est le cas, les taux fixes et variables devraient augmenter sensiblement fin 2010-début 2011.

 

 

 

 

 

 

Quels taux aujourd’hui et demain ?

 

D’après les derniers données d’Empruntis, après plusieurs mois de baisse très marquée et continue, les taux fixes des crédits aux particuliers n’ont plus subi de variations importantes dans le courant du mois d’avril. En effet, seules les durées phare (15, 20 et 25 ans) enregistrent de très légers mouvements baissiers de l’ordre de -0,05%. Les taux moyens se situent donc aujourd’hui respectivement à 3,60% sur 15 ans, 3,75% sur 20 ans et 3,95% sur 25 ans.

 

La grande majorité des banques, après quelques très légères baisses début avril, a maintenu ses barèmes inchangés. Seuls les réseaux ou caisses régionales dont les taux étaient particulièrement au dessus du marché ont appliqué quelques baisses, qui se répercutent sur les taux moyens affichés. Les taux réservés aux meilleurs dossiers se stabilisent également à des niveaux exceptionnellement bas : 3,35% sur 15 ans, 3,50% sur 20 ans et 3,65% sur 25 ans. Fait que confirme le Crédit foncier « en avril les taux ont encore baissé de 0,15%, avec une offre moyenne, pour les bons dossier,s de 3,30 à 3,50% à taux fixe sur 15 et 20 ans, ce qui est très bas : les Français empruntent moins cher que l’Etat ».

 

Pour les Taux variables, même constat, les taux moyens se stabilisent et restent pour les capés +/-1 inférieurs aux taux fixes de seulement 0,40% en moyenne. Des solutions qui ne présentent donc un intérêt que dans le cadre d’un investissement à court terme avec une revente rapide du bien, afin de ne pas subir la hausse du taux d’intérêt au moment de la révision.

 

 

 

 

 

 

 

Pour en savoir un peu plus, témoignage de MeilleurTaux.com

 

Quelle est votre vision sur l’évolution à moyen terme des taux de crédit ?

 

« Les taux vont rester à un niveau très bas au moins jusqu’à la fin du 3e trimestre 2010. Les banques souhaitent actuellement conquérir de nouveaux clients en proposant les meilleures conditions de crédits aux futurs acheteurs. Le mois de septembre étant traditionnellement un mois très propice pour l’immobilier, aucune hausse significative ne devrait intervenir avant l’autonome prochain. Tout dépendra également du moment où la BCE décidera de relever à nouveau son principal taux directeur…

 

 

 

Quels sont les facteurs, les influences qui peuvent modifier les taux d’intérêt ?

 

Les taux fixes sont déterminés par les banques en fonction des taux de long terme (OAT 10 ans), il s’agit du taux des emprunts d'État, influencé notamment par le niveau d’endettement public et l’inflation. L’accroissement du déficit public ainsi que l’augmentation récente de l’inflation (même si elle reste encore faible, et bien en dessous des 2% prônés par la BCE) pourraient influencer à la hausse les taux longs ces prochains mois.

 

Les taux variables ont pour référence les taux courts (Euribor) influencés par la politique monétaire de la Banque centrale européenne. Son objectif est de maintenir l’inflation en Europe en dessous de 2% tout en optimisant la croissance économique. Depuis la fin de l’année 2008, afin de lutter contre la récession économique, l’institution financière a abaissé son principal taux directeur de 4,25% à 1%. Depuis le mois de mai 2009, elle maintient le statu quo à 1%.

 

Dès les premiers signes de reprise économique et en cas de hausse trop importante de l’inflation, elle pourrait décider de remonter son taux, ce qui influencerait à la hausse les taux de crédit. Mais selon les économistes, cette décision ne devrait pas intervenir avant la fin de l’année 2010.

 

 

 

Existe-t-il un risque que les taux remontent à 5% d’ici quelques mois ? Faut-il attendre pour emprunter ?

 

Non rassurez-vous. Les taux ont baissé de plus de 1 point sur l'année 2009 pour se positionner largement en dessous des 5%. Et même s'ils risquent de remonter en 2010, cette hausse devrait être très progressive et relativement limitée. Les taux de crédit devraient donc rester favorables aux emprunteurs. Vous pouvez étudier votre projet immobilier en toute sérénité.

 

 

 

Quels sont les indicateurs influents sur les taux des marchés ?

 

Ce sont essentiellement : le prix du pétrole, le taux d'inflation, le cours de l'euro, l’indice boursier, le taux de chômage, la croissance européenne, la croissance américaine, la création d'emploi aux Etats-Unis, les marchés financiers à court terme, les marchés financiers à long terme.

 

Pour exemple, le taux d'inflation, avec la hausse du cours du pétrole et des matières premières, les prix à la consommation sont de nouveau orientés à la hausse (+1,4% en mars sur un an après +0,9% en février). L'inflation reste toutefois très loin de son record à 4% atteint durant l'été 2008 mais aussi encore en dessous de la cible de 2% fixée par la Banque centrale européenne. En France, l'inflation est également en hausse de 1,6% sur un an en mars. Si l'inflation remonte trop, la BCE pourrait être tentée de remonter son principal taux directeur aujourd'hui à 1%. Mais cette décision ne devrait pas intervenir avant plusieurs mois.

 

Autres données, le taux de chômage dans la zone euro est resté stable à 10% en février, au plus haut depuis 1998 avec 23 millions de personnes sans emploi, soit 3,1 millions de plus qu'il y a un an. En France, le taux de chômage actuellement 10% devrait atteindre 10,8% sur l'année 2010, soit plus de 2,5 millions de chômeurs. La hausse du taux de chômage donne aux gouvernements un argument en faveur d’une baisse des taux d’intérêt de la BCE. La dégradation du marché du travail a donc une influence à la baisse sur les taux d'intérêt.

 

Enfin si vous avez un projet immobilier les taux sont très favorables, quelle que soit la forme de crédit proposé (variable ou fixe) n’oubliez pas de vérifier le coût réel du crédit en demandant le « taux effectif global » (TEG), englobant l’assurance, les modalités de pénalité en cas de remboursement anticipé, les frais de dossiers… ne vous laissez pas séduire uniquement par les taux de crédits.

 

Ces différents paramètres nous font comprendre notre capacité à prévoir les taux des marchés à moyen terme, mais sous la condition d’être protégé d’évènements exceptionnels.