Le chômage de masse freine la compétitivité, selon Jean-Claude Trichet

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www.boursier.com , modifié à
L'ancien président de la Banque centrale européenne, Jean-Claude Trichet, estime lundi dans un entretien accordé aux 'Echos' que "nos économies sont soutenues à bout de bras par leurs banques centrales".

Santé économique de la France, de la zone euro, mais aussi du reste du monde... L'ancien président de la Banque centrale européenne, Jean-Claude Trichet, estime lundi dans un entretien accordé aux 'Echos' que "nos économies sont soutenues à bout de bras par leurs banques centrales". Il juge même que "la relative médiocrité des résultats économiques obtenus prouve que les obstacles structurels à la croissance et à la création d'emplois dans les pays avancés restent colossaux". Désormais président du think tank Bruegel, Jean-Claude Trichet estime qu'une crise de l'ampleur de celle provoquée par la faillite de Lehman Brothers n'est plus d'actualité, mais qu'"on ne peut pas mener pendant six ans une politique d'octroi de liquidités abondantes à taux zéro sans voir se recréer des bulles très dangereuses dans plusieurs segments de marché". "Stabilité compétitive" Son constat est sévère sur la France, qui a "perdu énormément de compétitivité au cours des quinze dernières années", avec à la clef des "déficits très excessifs, le niveau de la dépense publique en proportion du PIB inacceptable, la croissance très insuffisante". Pourtant, "nous bénéficions d'un crédit international intact : la France emprunte à long terme à 100 points de base en dessous des Etats-Unis et du Royaume-Uni, à peine au-dessus de l'Allemagne. Le monde entier nous crédite à l'avance de la mise en oeuvre rigoureuse de toutes les réformes structurelles promises, de la remise à niveau de notre compétitivité, de la baisse des dépenses publiques", analyse Jean-Claude Trichet. Concernant la France, l'ex-patron de la BCE revient sur la nécessité de mettre en oeuvre au plus vite le pacte de compétitivité. Mais il faut aussi aller plus loin : "nous avons besoin d'une stratégie de long terme de 'stabilité compétitive' : ce n'est pas en un jour que l'on règle notre très grave problème de compétitivité, mais en regagnant, année après année, la compétitivité perdue grâce à une modération continue des co�"ts unitaires de production", explique Jean-Claude Trichet. Le chômage, qui bat des records en France, "nous signale aujourd'hui un gros défaut de compétitivité. Les réformes structurelles, d'une part, et la modération continue des revenus et des traitements et salaires, d'autre part, sont indispensables pour revenir au plein emploi".