Trafic, mobilité : Tel Aviv, dis-moi à quoi ressemblera la ville de demain

Tel Aviv travaille sur la ville de demain.
Tel Aviv travaille sur la ville de demain. © Image d'illustration.
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, à Tel Aviv (Israël) , modifié à
Les start-up et la municipalité de Tel Aviv tentent d’inventer la ville de demain pour fluidifier le trafic. Objectif : devenir un modèle en la matière.

"La ville qui ne s’arrête jamais", c’est le slogan de Tel Aviv. Pour continuer à bouger et garder un temps d’avance, la ville - et plus généralement tout le pays - est à la pointe des technologies de ville connectée et planche ardemment sur les mobilités de demain. De nombreuses start-up s’en sont fait une spécialité. A tel point que, pour la sixième année consécutive, la ville accueillait mardi le Cities Summit, un sommet réunissant les responsables de nombreuses grandes villes du monde. Europe 1 est allée découvrir quelques unes de ces solutions.

"Améliorer la qualité de vie"

Dans les rues de Tel Aviv, le trafic est dense toute la journée et les bouchons presque une habitude. "C’est compliqué de circuler toute la journée, mais c’est encore pire entre 16 heures et 18 heures", indique Ran, un chauffeur de taxi. Alors, ces dernières années, la municipalité s’est organisée. Dans les rues, on croise de nombreux vélos - qu’il s’agisse de ceux proposés par la ville ou ceux d’entreprises chinoises comme Ofo - mais aussi des trottinettes électriques, bien plus présentes qu’en Europe. 

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Les transports en commun et notamment les bus ont également été développés et une nouvelle ligne de tramway est en construction dans centre-ville. Malgré cela, tous les problèmes ne sont pas réglés. Et la mairie prend le problème très au sérieux. "La ville doit de plus en plus travailler sur l’amélioration de la qualité de vie de ses habitants", expliquait mardi le maire de Tel Aviv, Ron Huldai, en ouverture du sommet. Pour y arriver, il compte notamment sur les start-up et l’innovation.

"Fluidifier le trafic"

Deux domaines sont particulièrement mis en avant : la transformation des voitures, avec l’arrivée des véhicules autonomes, et l’amélioration des conditions de circulation. Sur ce dernier point, le même exemple de réussite revient en permanence : Waze. Fondée en 2008 et rachetée par Google en 2013, la start-up basée à Tel Aviv a développé son application d’aide à la navigation capable de réduire les bouchons en optimisant les trajets de ses utilisateurs. 

C’est ce même objectif que vise No Trafic, qui vient de lever plusieurs millions de dollars pour réaliser son projet de connexion des feux de circulation. Qui n’a jamais pesté contre un feu rouge alors que personne ne circule en face ? Grâce à une petite caméra, peu coûteuse, installée à chaque carrefour, le logiciel analyse en temps réel l’état de la circulation et adapte la durée de chaque feu. "Il restera vert plus longtemps s’il n’y a personne en face pour éviter de créer un bouchon", explique Omar Shachar, fondateur de Drive TLV, l’incubateur de référence dans les mobilités, qui a hébergé la start-up à ses débuts.

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Prédire les incidents

Afin d’anticiper les problèmes ou même de les éviter, WayCare, a développé un système d’intelligence artificielle utilisant les données de Waze et des caméras de surveillance présentes dans la ville pour repérer en temps réel tous les incidents qui se produisent dans la ville. Déjà en place à Las Vegas et dans une grande partie de l’état du Nevada, cette solution permet également aux autorités d’anticiper d'éventuels incidents. "Ils sont capables d’anticiper les problèmes 12 minutes avant qu’ils se produisent. De cette façon la ville peut envoyer la police en amont", indique à Europe 1 Omar Shachar dont l’incubateur est situé en plein coeur de Tel Aviv, à côté d’une série de garages automobiles.

Pour aller plus loin et toucher du doigt le rêve d'un monde sans accident, certains sont passés à la vitesse supérieure et travaillent sur les véhicules autonomes. Référence dans le pays, MobilEye, rachetée par Intel en 2017, développe la majeure partie des éléments nécessaires au fonctionnement de ces véhicules sans conducteurs et notamment les capteurs à installer sur les voitures. Depuis son acquisition pour 15 milliards de dollars, un record dans le pays, Intel est l’un des rares à disposer de toutes les pièces du puzzle conduisant à la création d’une voiture autonome. En plus des solutions de MobilEye, la firme américaine maîtrise la 5G, indispensable à la communication entre les véhicules, et les processeurs qui permettront de les propulser correctement.

Ne pas rater le virage de la voiture autonome

Alors que tous les constructeurs ou presque ont annoncé leurs premiers modèles autonomes pour 2021, les start-up ne veulent pas rater le coche. "Au départ, les start-up israéliennes ont un désavantage par rapport à celle des autres pays : elles sont obligées de se lancer à l’international dès le départ car notre marché est trop petit. Mais en fait c’est un avantage", explique un connaisseur de l’écosystème israélien en référence aux start-up d’autres pays qui tardent trop à se lancer hors de leurs frontières.

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Certaines start-up se sont donc spécialisées dans le développement de capteurs et de caméras qui seront utilisés dans les véhicules autonomes. Malgré la concurrence importante, la facilité avec laquelle il est possible de trouver des financements pour développer son entreprise permet d’accélérer le travail sur les différents systèmes. Et ainsi de ne pas perdre la longueur d’avance déjà acquise.