Robot Pepper 1:24
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Créée en 2014 par l'entreprise française Alderaban, le robot d'accueil Pepper avait connu un bel engouement. Sept ans plus tard, il est mis au placard par le géant japonais SoftBank, qui a racheté la société tricolore, faute de ventes satisfaisantes. Plus de 160 emplois pourraient être détruits en France.

Avec son visage humanoïde et ses grands yeux ronds, il était devenu un des symboles de la French Tech. Le robot Pepper, conçu par l'entreprise Aldebaran, passée depuis sous pavillon japonais et renommée SoftBank Robotics, va pointer à Pôle emploi. Sept ans seulement après son invention, le petit robot va arrêter d’être produit, selon les informations de Reuters. Destiné à l'accueil du public, il n'a jamais vraiment prouvé son utilité. Une décision qui pourrait entraîner la suppression de 160 postes au sein de la filiale française SoftBank Robotics.

27.000 robots vendus en sept ans

Tout juste 1,20m de haut, deux bras, trois roues et une bonne bouille souriante : avec son physique enfantin, Pepper a été conçu pour accueillir les visiteurs dans les salons, les entreprises, les universités, les services publics… Capable de dialoguer et de reconnaître les émotions de ses interlocuteurs, le petit robot a été expérimenté, en France, chez Carrefour, Darty ou encore par la SNCF dans certaines gares. Il a aussi été utilisé dans les Ehpad pour tenir compagnie aux personnes âgées. Pepper peut même se targuer d'avoir serré la main d'Emmanuel Macron et de Barack Obama.

Sauf que rien ne remplace le contact humain. Mignon mais pas vraiment utile, en tout cas pas plus qu'un homme ou une femme derrière un bureau d'accueil, Pepper n’a jamais vraiment dépassé son statut de gadget. En sept ans, le petit robot n’a été vendu qu’à 27.000 exemplaires. Trop peu par rapport aux attentes placées en lui par SoftBank. Le géant japonais, qui avait racheté le concepteur français Aldebaran en 2012, a donc décidé de ne pas reprendre la production, localisée en Chine et arrêtée depuis le début de la crise du Covid.

165 postes menacés en France

Officiellement, SoftBank n'abandonne pas le développement des robots. L'entreprise "va continuer de faire des investissements significatifs dans la robotique de nouvelle génération au service de nos clients et de nos partenaires", indique-t-elle dans un communiqué. Mais le budget va être drastiquement avec des conséquences très concrètes : la moitié des 330 postes de la filiale française, installée à Issy-les-Moulineaux, pourrait être supprimée. De quoi provoquer la colère des salariés qui ont manifesté devant une agence de Pôle emploi, le 15 juin, avec des robots Pepper "en grève".

"Malgré un bénéfice net de 4.988 milliards de yens (37,8 milliards d'euros) sur son exercice écoulé 2020/21, un record absolu pour une entreprise japonaise, jusqu’ici détenu par Toyota, le groupe SoftBank lance un plan de licenciement économique auprès de sa filiale SoftBank Robotics Europe", déplore les élus de l'entreprise. Ils dénoncent la stratégie des dirigeants "qui ont échoué à démocratiser la robotique humanoïde" et actent désormais "la suppression de 165 postes, soit la moitié des effectifs et une grande partie d’un savoir-faire unique".