Le patron de Facebook attendu de pied ferme au Parlement européen

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Cette audition survient à trois jours de l'entrée en vigueur d'une législation visant à mieux protéger les données personnelles des Européens. © SAUL LOEB / AFP
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avec AFP , modifié à
L'audition de Mark Zuckerberg mardi à partir de 18h15 au Parlement européen sera finalement retransmise en direct. 

Le patron de Facebook, Mark Zuckerberg, est attendu mardi au Parlement européen à Bruxelles pour s'expliquer sur les lacunes du réseau social dans la protection des données de ses utilisateurs, illustrées par le scandale Cambridge Analytica. Son audition à partir de 18h15 par les chefs des groupes politiques de l'assemblée, initialement prévue à huis clos, sera finalement diffusée en direct sur internet.

Comme devant le Sénat américain. A trois jours de l'entrée en vigueur, vendredi, d'une législation européenne visant à mieux protéger les données personnelles des Européens, certains avaient exhorté Mark Zuckerberg à rendre des comptes publiquement, comme il l'avait longuement fait le mois dernier devant les parlementaires américains. Ces derniers avaient soumis le jeune milliardaire américain à une pluie de questions pour comprendre comment la firme Cambridge Analytica avait pu exploiter à leur insu les données de dizaines de millions d'utilisateurs de Facebook, pour une utilisation à des fins politiques.

Les utilisateurs de Facebook "méritent de savoir". Le chef de file des eurodéputés libéraux, Guy Verhofstadt (ALDE), menaçait ainsi de boycotter la rencontre à Bruxelles si elle restait privée. "Il y a plus d'utilisateurs de Facebook dans l'UE qu'aux Etats-Unis et les Européens méritent de savoir comment leurs données sont traitées", avait de son côté plaidé la commissaire européenne à la Justice, Vera Jourova. L'annonce d'une retransmission en direct a été abondamment saluée : "la transparence a gagné (...) Une rencontre derrière des portes closes aurait été une farce", s'est félicité le chef de file des eurodéputés sociaux-démocrates, l'Allemand Udo Bullmann. "La pression a marché", ont applaudi les Verts.

2,7 millions d'Européens victime du scandale Cambridge Analaytica. Selon des chiffres communiqués par Facebook à la Commission européenne, les données de "jusqu'à 2,7 millions" d'Européens ont pu être transmises de "manière inappropriée" à la firme Cambridge Analytica, impliquée dans la campagne présidentielle de Donald Trump. Vera Jourova a plusieurs fois remercié ironiquement Mark Zuckerberg ces dernières semaines pour avoir prouvé par ce scandale à quel point des règles strictes s'imposaient, malgré les réticences des grands acteurs d'internet, grands consommateurs de données personnelles.

 

De nouvelles règles strictes pour l'UE. Le "Règlement général sur la protection des données" (RGPD), qui entrera en vigueur le 25 mai dans l'UE, va créer ou renforcer des droits individuels et imposer des obligations strictes aux entreprises qui collectent ou traitent des informations personnelles d'Européens, où qu'elles soient établies. Toutes les entreprises et les organismes récoltant des données, qu'ils soient présents ou non sur internet, devront s'y plier sous peine de lourdes amendes, au même titre que les grandes plateformes comme Facebook, Google ou Twitter. Ces règlent incluent pour les citoyens un "droit de savoir" qui s'occupe de leurs données et dans quel but, ainsi qu'un droit de s'opposer à leur traitement, pour de la prospection commerciale notamment. Elles détaillent les conditions pour obtenir leur suppression ("droit à l'oubli") et prévoit que les particuliers devront être prévenus en cas d'accès non autorisé à leurs données, comme dans le cas du piratage massif subi par la société Uber en 2016, longtemps tenu secret.