Le danger des "deep fake", ces vidéos truquées… mais plus vraies que nature

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Aude Leroy, édité par Anaïs Huet , modifié à
Alors que l'arsenal législatif se renforce pour combattre les "fake news", les techniques des propagateurs se développent encore plus rapidement, notamment avec les "deep fake", des vidéos truquées.

Le président Obama qui, face caméra, traite son successeur de "deepshit" (ce qui veut dire littéralement "sombre merde"), l'actrice américaine Scarlett Johannson qui se retrouve dans des films pornographiques… Voici les exemples les plus connus d'un phénomène relativement nouveau, les "deep fake", des vidéos tellement bien conçues par intelligence artificielle qu'on les croit réelles.

Imaginez la retransmission, à la télévision ou sur les réseaux sociaux, d'une conférence de presse donnée par un homme politique connu. Les mimiques et la voix sont les mêmes, à n'en pas douter. Et pourtant, tout est faux. 

Un danger à l'approche d'élections. "Vous avez un acteur, (dont l'image est) manipulé(e]) par des techniques d'intelligence artificielle, qui peut par exemple répondre à des questions en direct posées par des journalistes", décrit Loïc Guézo, secrétaire général adjoint du Clusif, le club de la sécurité de l'information. "Le gros danger, c'est quand ces techniques seront vraiment utilisées par des pays étrangers qui ont de gros moyens de calculs informatiques. Là, les images générées seront totalement indécelables pour un œil humain", alerte le spécialiste au micro d'Europe 1.

À l'approche des élections européennes, ce danger est réel. Pour ne pas tomber dans le piège de ces "fake news" nouvelle génération, mieux vaut ne pas se précipiter avant d'y croire dur comme fer, et attendre un éventuel démenti de l'homme ou de la femme politique.