Les médias sociaux existaient déjà au Moyen Âge

Nos ancêtres n'ont pas attendu l'émergence de Twitter pour exceller dans l'art de la recommandation sociale. (Photo d'illustration)
Nos ancêtres n'ont pas attendu l'émergence de Twitter pour exceller dans l'art de la recommandation sociale. (Photo d'illustration) © Capture d'écran Mashable
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SANS TWITTER NI ORDINATEUR – Les médias sociaux ne sont pas tributaires de l’informatique. Retour historique sur quelques-uns des grands pionniers de l’art de la recommandation sociale.

Saint-Paul, précurseur de Tumblr. C’est une tribune très intéressante qu’offre Slate.fr  à Tom Standage, journaliste à The Economist. En reprenant quelques grandes figures du passé, l’homme dresse un parallèle édifiant entre certains phénomènes historiques comme l’émergence du christianisme ou la Révolution américaine et le rôle que jouent aujourd’hui les réseaux sociaux, de Twitter à Facebook.

Au panthéon des community managers avant l’heure figure en bonne place Saint-Paul, alias Paul de Tarse avant qu’il ne soit sanctifié. Le théologien est assimilé à un utilisateur de Tumblr par le journaliste. En effet, Paul de Tarse écrivaient des lettres, ses célèbres épîtres, adressées à toutes les Eglises du monde chrétien, dans le but d’imposer sa conception du christianisme à ses pairs. Chacune de ces lettres recommandait à son destinataire de diffuser et partager auprès de ses voisins le message délivré, comme en témoigne ce passage de son Epître aux Colossiens : "Lorsque cette lettre aura été lue chez vous, faites en sort qu’elle soit aussi lue dans l’Eglise des Laodicéens, et que vous lisiez à votre tour celle qui vous arrivera de Laodicée." Un principe semblable à celui de Tumblr, où chaque post est publié dans le but d'être "blogué" et "reblogué". Principe qui a assuré un large succès à Saint-Paul, dont les épîtres ont été intégrées au Nouveau Testament.

Luther, twittos médiéval. Luther est à l’origine d’un schisme majeur dans l’histoire de la chrétienté. Ses idées se sont d’abord répandues par le simple bouche-à-oreille, puis grâce aux personnes qui recopiaient ses textes à la main pour les diffuser. Une forme de retweet archaïque. Ajoutez à cela que l’auteur des 95 thèses placardées sur la porte de l’Eglise de Wittemberg a également bénéficié d’une invention majeure - l’imprimerie -, et vous comprendrez à quel point le succès des thèses de Luther repose sur le principe-même des réseaux sociaux : la viralité.

Thomas Paine, blogueur révolutionnaire. Les printemps arabes ont consacré plusieurs figures de la contestation du pouvoir. Parmi elles figurent les blogueurs, tel Sofiane Chourabi, pourfendeur de Ben Ali en Tunisie. Avec quelques siècles d’avance, Thomas Paine a participé de la même façon à "sa" révolution, celle de 1776, la Révolution américaine. Tout juste arrivé dans ce territoire, alors colonie britannique,  il publie Sens commun, un pamphlet qui remporte un franc succès auprès des colons. En quelques mois, il s’écoule à plus de 250.000 exemplaires, ce qui fit alors de Paine l’auteur le plus vendu au monde.