Yannick Bestaven a remporté son premier Vendée Globe, jeudi (photo d'archives). 4:20
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Margaux Lannuzel
Au terme d'un final haletant et après une course parfois décourageante, le skippeur Yannick Bestaven (Maître Coq IV) a remporté le Vendée Globe, jeudi aux Sables-d'Olonne. "La morale de l'histoire, c'est qu'il ne faut rien lâcher", confie-t-il au micro de Patrick Cohen sur Europe 1. 
INTERVIEW

"C'est une belle revanche", à plusieurs égards. Jeudi, Yannick Bestaven (Maître Coq IV) a remporté le Vendée Globe, au terme d'un sprint final jamais vu dans l'histoire de la mythique course en solitaire. Une victoire au goût particulier pour celui qui avait connu un départ malheureux en 2008 et a du faire face à de multiples déconvenues cette année. "La morale de l'histoire, c'est qu'il ne faut rien lâcher", sourit-il au micro de Patrick Cohen, sur Europe 1. 

"J'ai mis douze ans à revenir sur le Vendée Globe"

En 2008, la course n'avait duré que quelques heures pour Yannick Bestaven, dont le bateau avait démâté au deuxième jour. "J'ai mis douze ans à revenir sur le Vendée Globe", souffle-t-il. Un retour qui a très bien commencé : cette fois, le skippeur a passé le Cap Horn en tête de la course. Jusqu'à ce que les choses se gâtent. 

Au point le plus austral de l'Amérique du Sud, Yannick Bestaven a d'abord dû faire face à une mer "très agitée", avec des creux de dix mètres. "Toute la plage avant du bateau était abîmée" et certaines voiles hors d'usage. "Je voyais mal comment je pouvais remonter l'Atlantique et garder la première place", raconte-t-il. 

"Je ne croyais plus en mes chances de victoire"

Ensuite, le vent est tout simplement tombé. "J'ai perdu 450 milles en trois jours et en plus, je ne pouvais rien y faire. (...) C'était un problème de timing. Je suis arrivé trop tôt au mauvais endroit, et quand j'ai vu tout le monde revenir et me dépasser, je ne croyais plus en mes chances de victoire."

"Donc il a fallu se ressourcer, se fixer des objectifs à court terme", se souvient Yannick Bestaven. "D'abord, tu vas finir le Vendée Globe, c'est bien. Après, tu vas finir dans les cinq, c'est pas mal. Et puis, au fur et à mesure, il commençait à y avoir les places un peu plus haut pour revenir, pour venir jouer la gagne."

"Le Vendée Globe, c'est un ascenseur émotionnel", résume donc le navigateur, qui a tremblé jusqu'au bout : arrivé troisième aux Sables-d'Olonne, il a été déclaré vainqueur en raison de compensations, car il avait participé au sauvetage de Kevin Escoffier. Et de saluer l'attitude de Charlie Dalin, premier arrivé en Vendée, qui a dit accepter "pleinement" le résultat final. "J'ai trouvé ça très fair-play. C'est très sportif, parce que je sais que quelque part, comme pour tout compétiteur, c'est dur de laisser la première place alors qu'il a coupé la ligne en tête."