Vendée Globe : suspense et attente dans l’entourage des deux leaders

Mercredi à 5 heures, seuls 39 mille nautiques (72 kilomètres) séparaient Armel Le Cléac'h de son principal poursuivant Alex Thomson.
Mercredi à 5 heures, seuls 39 mille nautiques (72 kilomètres) séparaient Armel Le Cléac'h de son principal poursuivant Alex Thomson. © Marine Nationale / NEFERTITI / AFP
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Corinne Boulloud, François Coulon et , modifié à
Le suspense est à son comble à l'approche de l'épilogue du Vendée Globe. À quai, la tension se fait ressentir.
REPORTAGE

Les uns restent à l’hôtel, le nez rivé sur l'ordinateur, les autres passent une tête au PC course. Séparées de seulement quelques mètres, les équipes de communication d’Armel Le Cléac’h (Banque populaire) et d’Alex Thomson (Hugo Boss) sont en train d’échafauder les scénarios d’arrivée.

75 milles nautiques mardi matin, 57 mardi soir et plus que 39 mercredi matin (72 km)… l'écart ne cesse de se réduire entre le Breton, leader de ce 8e Vendée Globe depuis début décembre, et son poursuivant britannique. Leur arrivée est prévue dans la journée de jeudi, mais les sollicitations sont déjà nombreuses.

Garder le contact. En attendant, il faut rester en veille. Mardi, Alex Thomson a appelé trois fois Amanda, en charge du marketing au sein de son équipe, mais devenue au fil des jours sa confidente. Dans l’équipe d’Armel Le Cléac’h, ils sont trois à se relayer. Renan Lucas, son directeur sportif, est particulièrement à l’écoute. "Il peut appeler pour un problème technique ou nous, éventuellement, on va lui envoyer un petit message pour savoir si ça va, s’il a pu se reposer", explique-t-il.

"Jusqu’au dernier moment, on a peur du pire". "Pour ma part, j’essaye de le laisser un maximum tranquille, de ne pas lui voler une minute de sommeil parce qu’on sait que la lucidité dans une régate au contact comme celle qu’on voit se dérouler sous nos yeux, c’est très important. Jusqu’au dernier moment, on a peur du pire", explique Renan Lucas.

Entendu sur europe1 :
Depuis son passage du Cap Horn, c’est limite irrespirable.

Des cierges à brûler. La peur, la sœur d’Armel Le Cléac’h vit avec depuis deux mois. Chaque matin, Katell se réveille aux alentours de 5-6 heures et scrute fébrilement le classement de la course. "Il y a des moments stressants, des moments où on se dit ‘mon Dieu ce que c’est long un Vendée Globe, ce n’est pas encore gagné’. On aurait bien aimé qu’il soit un peu libéré psychologiquement, qu’il y ait peut-être plus de distance mais ça fait le match et ça, il sait faire", confie-t-elle. Mais elle en est persuadée, son frère ne lâchera rien. "C’est un Breton, il est têtu. Il faut qu’il gagne. De toute façon, il est parti pour ça", assure-t-elle, avant d’avouer être allée brûler quelques cierges.

Cheveux bleus en cas de victoire. À l’étage, Léonard, 16 ans, est fan de son tonton. La nuit, il lui arrive même de se réveiller. "Depuis son passage du Cap Horn, la remontée de l’Atlantique, c’est limite irrespirable. On y pense tout le temps en fait. Il est tellement près du but, il le mérite tellement…", s'enthousiasme le jeune homme. Et lui aussi d’avancer la ténacité légendaire d’Armel Le Cléac’h comme principal atout dans la dernière ligne droite. "Il a un surnom : le Chacal. Il ne lâche rien, c’est vraiment très très impressionnant. Armel, sur l’eau, c’est un guerrier". Léonard a en tout cas déjà pris les paris.  Si son oncle parvient à remporter la 8ème édition du Vendée Globe, il se teindra les cheveux en bleu. La coiffeuse est avisée.