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T.M. , modifié à
Invitée du Club de la Presse, Marie-France Etchegoin, journaliste et auteur de Marseille, le roman vrai, est revenue sur les liens historiques entre l'OM et le grand banditisme.
INTERVIEW

L’affaire des transferts présumés douteux à l’Olympique de Marseille refait parler d’elle. La justice soupçonne des opérations surévaluées lors de transferts importants au bénéfice d'agents ou d'intermédiaires officieux et au préjudice de l'actionnaire du club. Selon un document révélé par le Canard enchaîné mercredi, près de 65 millions d'euros auraient ainsi été détournés entre 2009 et 2012.

"On voit bien comment tout ça s'articule". Si Jean-Claude Dassier, l'ancien président du club au moment des faits, a dénoncé dans L’Equipe "un tissu de sottises", Marie-France Etchegoin, journaliste spécialiste des affaires criminelles et de société, et auteur de Marseille, le roman vrai ne s’étonne pas de ces révélations. "On voit bien comment tout ça s’articule", explique-t-elle sur Europe 1. "A Marseille, les policiers ont une formule : ‘quand on veut remettre à jour le trombinoscope des parrains marseillais, on va au stade Vélodrome photographier la tribune présidentielle’".

Entendu sur europe1 :
A Marseille, les policiers ont une formule : ‘quand on veut remettre à jour le trombinoscope des parrains marseillais, on va au stade Vélodrome photographier la tribune présidentielle’

"C’est comme si tout le monde s’accommodait un peu de ce système". "Ces liens sont assez anciens entre le Milieu et l’OM", continue-t-elle. "Quand Francis le Belge est allé en prison, c’est un joueur de l’OM qui l’a aidé à lui payer sa caution et quand ce joueur a été à son tour en prison pour trafic de drogues, c’est le Belge qui a payé sa caution. A l’enterrement du Belge, il y avait pleins de cadres et de joueurs du club, dont certains portaient même son cercueil", raconte-t-elle. "Ce qui est assez intéressant sur cette affaire, c’est que les juges travaillent depuis très longtemps. Ils se sont heurtés à une omerta. C’est comme si tout le monde s’accommodait un peu de ce système, que ce soient les dirigeants de l’OM, les agents, les joueurs etc.", continue la journaliste, qui a eu l’occasion d’interroger plusieurs habitants de la ville dans son livre.

"Le fantasme, c’est le sauveur qui viendrait d’ailleurs". "Personne n’a crié au 'Marseille bashing'. Il y a une forme de schizophrénie que je peux tout à fait comprendre parce que j’ai vécu à Marseille. J’adore cette ville et elle est aussi attachante pour ça. Tout ça, ça tient à son histoire, à son passé. Mais en même temps, je crois qu’il y a aussi beaucoup de Marseillais qui disent ‘ça suffit’". "Le fantasme, c’est le sauveur qui viendrait d’ailleurs. Certains parlent d’Emmanuel Macron, qui serait en recherche d’une terre d’élection, d’autres parlent de Bernard Cazeneuve. Il y a cette idée de l’homme providentiel qui pourrait venir tout régler."