Tournoi des VI Nations : jeu offensif, composition… que doivent changer les Bleus avant l'Écosse ?

Le XV de France effectue ses dernieres réglages avant d'affronter l'Écosse dans le Tournoi des VI Nations
Le XV de France effectue ses dernieres réglages avant d'affronter l'Écosse dans le Tournoi des VI Nations © AFP
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avec AFP , modifié à
L'heure du rebond. Le XV de France, qui restait sur une série de quatorze victoires de rang avant sa défaite en Irlande, est à la recherche de solutions avant de recevoir l'Ecosse, dimanche, lors de la troisième journée du Tournoi des VI Nations.

Entre club et sélection, les internationaux français sont sur le pont depuis septembre. Résultat, Grégory Alldritt affiche déjà 1354 minutes au compteur, un peu plus que Ethan Dumortier (1338) ou Anthony Jelonch (1304). Même Antoine Dupont, 1261 minutes et une nouvelle fois titanesque en Irlande, était "épuisé" et "avait besoin de repos", selon Fabien Galthié.

À Dublin, les images étaient criantes : les Français semblaient mâchés dès la pause et leur langage corporel, mains sur les hanches, à la recherche d'air, trahissait une certaine fatigue. "On a tenu le choc pendant 80 minutes mais, quand on se compare aux Irlandais à la fin du match, il y a un écart (…) Eux donnent l'impression de pouvoir jouer pendant deux jours", a soufflé Romain Ntamack. Un constat inquiétant après une préparation intense à Capbreton. Cette fois, une bonne semaine de repos avant de se retrouver à Marcoussis aura-t-elle été suffisante ?

Secteur offensif en berne

Repossession ? Dépossession ? Après des tests de l'automne où le jeu des Bleus avait parfois semblé un peu trop lisible, le staff du XV de France avait promis un peu plus d'alternance. "En novembre, c'était peut-être un peu plus réducteur, on avait changé notre fusil d'épaule. Là, on retrouve un peu plus de liberté sur le terrain, plus d'options de jeu, plus de prise d'initiative, de passes… Là, c'est un peu plus ouvert", avait d'ailleurs détaillé Romain Ntamack.

Le cadre du début d'année 2023 paraît pourtant un peu plus flou. Et les Bleus n'ont inscrit que cinq essais depuis le début du Tournoi (4e attaque). "Ce qu'on a pu voir en Irlande, c'est de la confusion sur le terrain (…) Ce qui m'a gêné un petit peu, c'est qu'on a assisté à plus de confusion qu'à un début de mise en place d'un jeu" a expliqué l'ancien sélectionneur Pierre Berbizier.

Des finisseurs à la peine

De Jonathan Danty à Cameron Woki en passant par Gabin Villière et Peato Mauvaka... les absences ont pesées depuis le début du Tournoi. Et, hormis Ethan Dumortier, remplaçant désigné de Villière à l'aile, les suppléants ont semblé moins en verve. Le banc à six avants et deux trois-quarts, avec Sekou Macalou dans un rôle hybride, a permis certes de terminer avec un paquet d'avants frais mais il a également limité les choix derrière. Et poussé Matthieu Jalibert, habituel ouvreur, à évoluer en 15, un poste où il a déjà expliqué ne pas être à l'aise.

"Jalibert ne savait pas ce qu'il faisait à l'arrière, il a été perturbé dans ses placements et son jeu au pied a été moins efficace", a encore regretté Berbizier.

La machine à turnovers est grippée

Pénalisés à 18 reprises en Italie, sept fois devant l'Irlande, les Bleus ont corrigé leur indiscipline. Mais ils ont toujours du pain sur la planche au niveau des rucks alors que World Rugby a demandé aux arbitres de laisse moins de libertés dans cette phase de jeu, habituel point fort du XV de France.

Les absences de Jonathan Danty et Gabin Villière, particulièrement efficaces dans les rucks, ont également contribué à des défaillances. Mais elles n'expliquent pas tout. Contre l'Irlande et ses rucks à toute vitesse, les Bleus n'ont pas su (pas pu ?) faire disjoncter les radars verts. Devant l'Ecosse, il va falloir regagner la bataille au sol, prépondérante lors de la série de victoires du Grand Chelem 2022.