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Le directeur du Tour Christian Prudhomme, invité dimanche soir sur Europe 1, a loué les qualités humaines et sportives du jeune prodige colombien Egan Bernal, présenté comme la future star du cyclisme mondial.

Le grand public ne connaît pas encore forcément son nom, mais le monde du cyclisme le présente comme un prodige. À 22 ans, le Colombien Egan Bernal est une future star et fait déjà office d’outsider pour la victoire finale sur le Tour de France. Christian Prudhomme, invité dimanche soir Face aux auditeurs d’Europe 1, ne tarit pas d’éloges sur le jeune coureur de l’équipe Ineos (ex-Sky). "Ce gars-là est gentil et bien élevé. En conférence de presse, quand il s’en va, il dit merci aux journalistes et à bientôt. C’est une pure pépite, un vrai talent", a assuré le directeur du Tour.

>> L'intégralité de l'émission "Christian Prudhomme face aux auditeurs d'Europe 1" est à écouter dimanche, de 20h à 21h30

"Avec lui, il n’y aura pas de zizanie"

La blessure de Chris Froome, forfait pour le Tour, a rebattu les cartes au sein de l’équipe Ineos (ex-Sky). Si Geraint Thomas, vainqueur l’an passé, sera le leader de la formation britannique, Egan Bernal apparaît plus comme un outsider à la victoire finale que comme un simple "lieutenant". Mais le jeune Colombien osera-t-il bousculer la hiérarchie établie par Ineos ? Christian Prudhomme en doute.

"Egan Bernal n’a que 22 ans, et c’est un garçon incroyablement bien élevé. Je ne vois pas ce jeune garçon, si Geraint Thomas est au même niveau, essayer de lui prendre la place. En revanche, s’il est beaucoup plus fort que lui en haute montagne, je ne sais pas ce que ça va donner", pronostique Christian Prudhomme. "Avec lui, il y aura pas de zizanie. Le Tour va être davantage ouvert sans Chris Froome, mais il n’y aura aucun doute sur le numéro 1 et le numéro 2 (chez Ineos). Il va y avoir un leader désigné (Geraint Thomas), avec un type prêt à pallier la moindre défaillance (Egan Bernal)".

Quand Bernal aide une dame âgée sur Paris-Nice

Au-delà de son immense talent, Christian Prudhomme a loué les qualités humaines du Colombien. "J’ai une anecdote à vous raconter. Il a gagné Paris-Nice en prenant le maillot jaune au col du Turini. Eddy Merckx lui remet le maillot jaune, c’était comme l’ancien qui adoubait le jeune. Bernal descend du podium, et là une dame âgée perd un paquet de mouchoirs. Lui, il vient de faire 180 km, il se baisse et rend à la dame son paquet de mouchoirs", a raconté Christian Prudhomme.

"Je lui demande : 'Tu sais qui est cette femme ?' Non, me dit-il. 'C’est la femme du monsieur qui était à côté d’Eddy Merckx sur le podium.' Ce monsieur, c’était Ari Vatanen (le Finlandais a été champion du monde des rallyes en 1981 et quadruple vainqueur du Paris-Dakar, ndlr)."

"Quintana veut rester maître en Colombie." Si Egan Bernal incarne le futur, la star du cyclisme colombien reste bel et bien Nairo Quintana, 29 ans, devenu une icône dans son pays depuis ses succès sur le Tour d’Italie en 2014 et sur le Tour d’Espagne en 2016. "Nairo Quintana est la star en Colombie, c’est la statut du commandeur. Il a un surcroît de motivation parce qu’il veut rester maître chez lui et garder la popularité. Quintana est formidablement aimé en Colombie", a estimé Christian Prudhomme. Nairo Quintana, qui est monté trois fois sur le podium du Tour (deuxième en 2013 et 2015 et troisième en 2016), a déçu l’an dernier en terminant à la 10ème place.