Alaphilippe Martin Gaudu Tour de France 4:50
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Gauthier Delomez , modifié à
Au lendemain de la victoire du Slovène Tadej Pogacar sur le Tour de France, l'heure est au bilan pour le cyclisme français. L'ancien coureur et consultant pour Europe 1, Richard Virenque, se dit satisfait des performances des tricolores malgré la seule victoire d'étape de Julian Alaphilippe, en tout début d'épreuve.
ANALYSE

Le Tour de France millésime 2021 s'est conclu dimanche avec un résultat attendu : le deuxième sacre consécutif du Slovène Tadej Pogacar, l'un des grands favoris de l'épreuve. Bien que peu en réussite, les coureurs français ont pu se montrer à quelques reprises et notamment lors de la première étape en Bretagne remportée par le champion du monde Julian Alaphilippe. Richard Virenque, consultant pour Europe 1, dresse un bilan globalement positif pour le cyclisme français, malgré une seule victoire d'étape au total et la 8e place de Guillaume Martin, premier tricolore au classement général.

Julian Alaphilippe, d'abord au service de son équipe

Le Français le plus attendu a répondu présent d'entrée en s'adjugeant la première étape du Tour entre Brest et Landerneau (Finistère) et par la même occasion, le maillot jaune. Une tunique que Julian Alaphilippe a cédé très rapidement, dès le deuxième jour, au Néerlandais Mathieu van der Poel, petit-fils de Raymond Poulidor. "On aurait aimé avoir plus de victoires d'étape pour les Français, mais Julian Alaphilippe a fait le travail", réagit Richard Virenque au micro d'Europe 1. Pour l'ancien cycliste, le champion du monde français a d'abord joué pour son équipe, Deceuninck-Quick Step, ce qui l'a freiné dans la quête d'une deuxième victoire d'étape.

"Julian Alaphilippe s'est mis au service de son partenaire Mark Cavendish, il a tiré le peloton. Il l'a fait pour rassurer le Britannique. Derrière, il s'est mué en équipier. Julian Alaphilippe avait déjà couru avec le maillot de champion du monde sans public. Le fait de retrouver les spectateurs, avec ce maillot, il a adoré ça. À un moment donné, il n'a pas pu s'empêcher d'en faire un peu trop", analyse l'ancien coureur. "Il fallait qu'il se préserve quelques fois, c'est pour cela qu'il a manqué sa deuxième victoire." À l'arrivée, Julian Alaphilippe pointe à la 30e place, avec près d'1h45 de retard sur le vainqueur Tadej Pogacar. Mais il avait prévenu avant le départ qu'il ne jouerait pas le classement général cette année. 

Guillaume Martin, le meilleur Français au général

Premier Tricolore au général avec sa 8e place, Guillaume Martin (Cofidis) permet au contingent français d'avoir un représentant dans le top 10. Un beau résultat pour son manager général Cédric Vasseur, qui a réagi lundi au micro d'Europe 1 : "Guillaume Martin a fait un superbe Tour de France, il a été épatant. Il nous a régalés pendant trois semaines en partant à l'attaque. On a quelques regrets sur l'étape d'Andorre, mais sinon c'est un parcours sans faute de sa part". Alors 2e au général, le coureur de l'équipe Cofidis avait craqué sur la 15e étape menant à la Principauté et il était retombé à la 9e place du classement.

Richard Virenque salue cet état d'esprit des coureurs tricolores : "Les Français ont toujours été à l'attaque. Ils n'ont pas eu de réussite avec la météo et les courses tactiques qui ne leur étaient pas favorables. En tout cas, ils n'ont pas démérité. Ils ont attaqué tout au long du Tour et je trouve que c'est satisfaisant, même si une ou deux victoires en plus, cela aurait été bien".

David Gaudu, 11e malgré une méforme physique

Lui aussi était attendu du côté du public français. David Gaudu (Groupama-FDJ), 24 ans, a terminé le Tour de France aux portes du top 10, à la 11e place, sans parvenir à s'imposer sur une étape. "On est partis en fanfare avec Julian Alaphilippe qui gagne la première étape et le maillot jaune. On pensait que David Gaudu ou Guillaume Martin auraient pu enchaîner", regrette Richard Virenque.

Ce n'est peut-être que partie remise pour Axel May, envoyé spécial d'Europe 1 sur les routes de la Grande Boucle : "On a dit beaucoup de bien de lui. Il était malade, il n'a pas pu s'inviter sur le podium du Tour". Lors de la 11e étape (la double ascension du Ventoux), promise au grimpeur français, le cycliste a été pris de vomissements et a donc accusé beaucoup de retard sur le vainqueur du jour, le Belge Wout van Aert.

Nacer Bouhanni et Arnaud Démare, sprinteurs déçus

Les sprinteurs français les plus en vue, Arnaud Démare (Groupama-FDJ) et Nacer Bouhanni (Arkéa-Samsic), n'ont pas réussi à arracher une victoire sur ce Tour. "On les voyait bien s'imposer parce qu'ils avaient de belles cartouches, et puis au fil des étapes, les chutes ont fait un peu le ménage", note Richard Virenque, qui applaudit toutefois les efforts offensifs fournis par les deux coureurs.

Même s'ils ne se sont pas imposés sur ce Tour, Axel May n'évoque pas de "trou générationnel" dans le cyclisme tricolore. "Il y a de bons coureurs français. S'il répond présent, Arnaud Démare peut gagner des victoires d'étape pour les Français. Certes, c'est un cru un peu moins bon que d'autres années, mais le cyclisme tricolore est toujours là."

Warren Barguil, poussé à l'abandon à cause des chutes

Touché à deux reprises dans des chutes importantes, sur la 3e et la 13e étape, Warren Barguil (Arkéa-Samsic) a abandonné avant la 14e étape. Une véritable déception pour un coureur qui ne se retire que très rarement d'une course aussi prestigieuse. Vainqueur de deux étapes de la Grande Boucle dans sa carrière, en 2017, Warren Barguil n'a pas pu montrer tout son talent dans cette édition 2021. Il aura à cœur de revenir plus fort l'an prochain dans une épreuve qu'il apprécie tant, devant son public.