Tennis - Open d’Australie : les Français perdus au bout du monde

Mladenovic, Tsonga et Monfils ont déçu en Australie.
Mladenovic, Tsonga et Monfils ont déçu en Australie. © Photos AFP
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Aucun Tricolore n’a atteint les quarts de finale du premier Grand Chelem de l’année, une piètre performance pour le tennis français.

Le soufflé de la victoire en Coupe Davis est déjà retombé. Deux mois après avoir enfin reconquis le Saladier d’Argent, le tennis français a replongé dans ses travers, avec aucun représentant en quarts de finale de l’Open d’Australie. Caroline Garcia, dernière Tricolore en lice, a été balayée dans la nuit de dimanche à lundi par l’Américaine Madison Keys (6-3, 6-2) en huitièmes de finale. Du côté de ces messieurs, le bilan est proche du zéro pointé. En effet, aucun Français ne s’est qualifié en deuxième semaine pour la première fois en Grand Chelem depuis… l’Open d’Australie 2015.

  • Caroline Garcia, le cache-misère

Caroline Garcia n’a pas lutté. La numéro 1 française, qui avait fini 2017 avec une magnifique et inattendue demi-finale au Masters, a été totalement dépassée en deux sets (6-3, 6-2) par l’Américaine Madison Keys, finaliste du dernier US Open. Même si elle est mieux classée que son adversaire (8e mondiale, Keys est 20e), la Lyonnaise n’avait disputé qu’un match avant l’Open d’Australie. Garcia, contrainte à l’abandon face à Alizé Cornet pour sa première rencontre en 2018 (premier tour à Brisbane), n’a donc pas su compenser son début de saison tronqué.

"Je n’étais pas vraiment dedans, je n’ai pas réussi à imposer mon jeu ni à élever mon niveau de jeu. Il y a des tournois où parfois c’est plus compliqué. Je n’ai pas trouvé la solution. Je peux faire beaucoup mieux que ça", a lucidement constaté Garcia, interrogée après la rencontre. Elle peut tout de même se rassurer : sans jouer un grand tennis, elle a atteint la deuxième semaine pour la troisième fois sur les quatre derniers Grand Chelem, et reste l’incontestable patronne du tennis français féminin.

Alizé Cornet n’a pas réussi pareille performance mais peut se satisfaire d’avoir réussi l’exploit de battre au deuxième tour l’Allemande Julia Georges, 12e joueuse mondiale, qui restait sur 15 victoires d’affilée. Mais la Française, 42e mondiale, s’est faite sortir, en pleine canicule, dès le tour suivant par la Belge Elise Mertens. Sa partenaire de Fed Cup, Kristina Mladenovic, n’en finit plus sa descente aux enfers. Avec une quinzième défaite d’affilée face à la modeste Roumaine Aba Bogdan (104e), "Kiki" n’a toujours pas trouvé la clé. Le temps presse…  

  • Pas d’effet Coupe Davis

La Coupe Davis peut donner des ailes… mais pas aux Français. Sur les dernières années, le tennis français a disputé trois finales (2010, 2014, 2017) et a chaque fois enchaîné avec un Open d’Australie catastrophique, sans le moindre représentant en huitième de finale. Si Melbourne réussit traditionnellement peu aux Tricolores (exception faite des finales perdues par Clément en 2001 et Tsonga en 2008), leur bilan n’en reste pas moins une vraie déception. Lucas Pouille (18e), "héros" de la finale remportée face à la Belgique, n'a pas confirmé les espoirs placés en lui. Le Nordiste est tombée dès le premier tour face, ironie du sort, au modeste Belge Ruben Bemelmans (117e), avec une nouvelle fois une pelletée de balles de break ratées. 

Jo-Wilfried Tsonga (15e), pas gâté par le tirage au sort, a réussi à battre le jeune et doué Denis Shapovalov (18 ans) après un combat de cinq sets au deuxième tour. Le Manceau s’est incliné au tour suivant face à un autre jeune aux dents longues, Nick Kyrgios (22 ans), en quatre sets accrochés malgré un excellent match (trois manches perdues au tie break). 

Richard Gasquet a lui été logiquement balayé par Roger Federer au troisième tour, sans lui prendre le moindre set comme depuis sept longues années. Gaël Monfils et Gilles Simon, respectivement vainqueurs à Doha et à Pune début janvier, n’ont eux pas franchi le deuxième tour, respectivement battus par Novak Djokovic (quatre sets) et Pablo Carreno Busta (sur abandon de Simon). Les Bleus peuvent désormais se concentrer sur le premier tour… de la Coupe Davis 2018, face aux Pays-Bas (2-4 février), pour se relancer.  

  • Benneteau, seule éclaircie dans la nuit

Lui a vécu la Coupe Davis comme un crève-cœur. Julien Benneteau, évincé de dernière minute pour la finale face à la Belgique, tient pourtant la forme de sa vie. Déjà excellent en fin d’année 2017 avec une demi-finale au Masters 1000 de Paris-Bercy, le vétéran de 36 ans a signé le seul exploit de ces messieurs en éliminant au deuxième tour le Belge (décidément) David Goffin (7e mondial) en quatre sets. La belle histoire du futur retraité (il se retirera courant 2018) s’est malheureusement terminée pour lui dès le tour suivant face à l’Italien Fabio Fognini, en cinq sets. L’avenir s’écrira sans lui, certes. Mais, pour le moment, le tennis français doit compter sur son vétéran pour entrevoir un peu de lumière…