Tennis : à la recherche de la nouvelle star

Le tournoi des "Petits as", incontournable pour les jeunes espoirs du tennis mondial.
Le tournoi des "Petits as", incontournable pour les jeunes espoirs du tennis mondial. © AFP
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avec Julien Pearce
Le tournoi des "Petits as", jusqu'à dimanche à Tarbes, attire des agents de joueurs à la recherche des futurs champions. 
REPORTAGE

Trouver le nouveau Federer ou la future Sharapova : telle est leur mission. Le célèbre tournoi des "Petits as", qui a lieu jusqu'à dimanche, est un rendez-vous incontournable pour les meilleurs jeunes joueurs de tennis de la planète. Rafael Nadal, Richard Gasquet ou Martina Hingis, vainqueurs à Tarbes, se sont ainsi révélés dès leur adolescence. Les destins de ces champions, passés de jeunes promesses à stars de la petite balle jaune, attirent forcément les convoitises. Du coup, ces graines de champions, âgées entre 12 et 14 ans, sont courtisées par de nombreux agents, à la recherche de la nouvelle star.

Le rendez-vous des agents. Dans les gradins du tournoi des "Petits as", ils sont les seuls à noircir des pages entières de notes. De nombreux agents de joueurs, comme Jonathan Dasnières de Veigy, tentent de trouver la perle rare. "Je suis ici pour découvrir de jeunes joueurs. Il n'y pas une volonté de signer tout de suite des joueurs, parce qu'ils sont très jeunes, et que la route est quand même très longue", nuance l'agent, lui-même ancien professionnel.

Pour trouver son bonheur, Jonathan Dasnière de Veigy scrute bien évidemment avec attention le niveau de jeu de ces jeunes joueurs. Mais la puissance du service et la précision du coup droit ne sont pas les seuls paramètres. "J'aime bien aussi voir l'attitude des joueurs, ce qu'ils dégagent sur le court", détaille-il. Car les agents se livrent une véritable bataille pour dénicher les futurs phénomènes du tennis.

Des sponsors dès le plus jeune âge. Le nerf de la guerre est bien évidemment l'argent. Les agents, qui s'occupent du volet extra-sportif, cherchent à attirer le maximum de sponsors aux joueurs dont ils défendent les intérêts, même quand ils ont (à peine) 12 ou 14 ans. "On essaye de leur apporter le plus de marques possibles. On prend une commission sur tous les sponsors qu'on arrive à obtenir", explique Jonathan Dasnière de Veigy.

L'aspect sportif passe alors au second plan. Le potentiel marketing de ces jeunes même pas sortis de l'adolescence est, étonnamment, lui aussi analysé. "Les marques elles-mêmes attachent de l'importance considérable au physique", concède Jonathan Dasnière de Veigy.  "Les robes sont peut être plus vendeuses quand c'est Sharapova qui les porte que quelqu'un d'autre. Il y a aussi un peu une part d'esthétique", justifie l'agent.

Jusqu'à 15.000 euros par an. L'enjeu financier pour ces jeunes est dès lors énorme. Des marques peuvent ainsi miser entre 5.000 et 15.000 euros par an pour les sponsoriser. Face à ces sommes, énormes pour des gamins de 12-14 ans, difficile pour les parents de résister. Certains ont besoin d'argent tout de suite pour payer les entraîneurs, les séances de kiné et les billets d'avion de leurs enfants.

Karim, le père de Salma Djoubri, un des plus grands espoirs tricolores, refuse pourtant que sa fille ait un agent. "Elle aura un quand elle en aura besoin et qu'elle aura l'âge. J'essaie que les choses restent saines. C'est du sport, du plaisir, de la passion. Il y a bien le temps pour d'autres choses", argumente-t-il. Car, à 13 ans, rien ne dit que Salma passera professionnelle. Tous les "Petits as" ne s'appellent pas Rafael Nadael ou Martina Hingis.