Le tribunal correctionnel de Paris rend mardi son jugement dans l’affaire Laporte/Altrad. 1:22
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Axel May avec AFP
À dix mois du coup d’envoi de la Coupe du monde rugby organisée dans l'Hexagone, le président de la Fédération française va-t-il être condamné ? Le tribunal correctionnel rend ce mardi son jugement sur les accusations de corruption visant Bernard Laporte.

Le tribunal correctionnel de Paris rend mardi son jugement dans l’affaire Laporte/Altrad. Le président de la fédération française de rugby et l’homme d’affaires sont accusés de corruption et risquent une peine sévère. Attendue vers 13h30, la décision est guettée avec fébrilité par l'Ovalie à moins d'un an de la Coupe du monde en France, dont les conditions d'organisation sont au cœur d'une enquête distincte ouverte en octobre notamment pour corruption.

À l'encontre des deux dirigeants, qui contestent les faits, le parquet national financier a requis trois ans d'emprisonnement, dont un ferme, mais aussi l'interdiction d'exercer pendant deux ans toute fonction dans le rugby et Mohed Altrad, PDG du géant éponyme du BTP, de gérer une société. Si la peine est prononcée, le parquet demande l'exécution provisoire de cette peine, ce qui entraînerait, même en cas d'appel, une crise de gouvernance à la Fédération française.

Ce qui est reproché à Bernard Laporte

Qu’est-il reproché à Bernard Laporte ? D’avoir rendu une série d’arbitrages favorables à son ami Mohed Altrad, propriétaire du club de Montpellier et PDG du groupe de BTP qui porte son nom. Bernard Laporte avait signé avec Mohed Altrad un lucratif contrat d’image sans contrepartie réellement identifiée.

Lié par ce que l’accusation considère comme "un pacte de corruption", le président de la fédération aurait favorisé l’homme d’affaires, notamment en attribuant au groupe Altrad, le tout premier sponsoring maillot de l’histoire du XV de France. Bernard Laporte comme Mohed Altrad contestent les accusations et leurs avocats parlent de "pacte de corruption fantasmé". 

Poursuivi pour six infractions

Poursuivi au total pour six infractions, Bernard Laporte joue, au-delà de sa situation judiciaire, son image et celle de la Fédération française (FFR) qu'il préside depuis fin 2016 et qui est aujourd'hui entièrement tournée vers le prochain Mondial (8 septembre-28 octobre 2023). 

Trois autres prévenus - Serge Simon, Claude Atcher et Benoît Rover - attendent eux aussi leur jugement ce mardi.