PSG-OM : pour éteindre l’incendie avec les supporters

© GERARD JULIEN / AFP
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Julien Froment , modifié à
Le Paris Saint-Germain reçoit l’Olympique de Marseille en clôture de la 29e journée de Ligue 1, dans un climat tendu.

Une demi-heure face à une tribune Auteuil vide, celle qui abrite le Collectif ultra Paris. Voilà ce qui attend les joueurs du Paris Saint-Germain dimanche soir, dans un Parc des Princes encore convalescent. Si sportivement, le club de la capitale est à l’abri, avec 27 points (!) d’avance sur son rival marseillais et une invincibilité à domicile qui s’étire depuis 2010, l’élimination improbable en Ligue des champions contre Manchester United (0-2,1-3) a complètement changé l’atmosphère autour du club.

Tifo à la poubelle, banderoles hostiles à la place. Comme annoncé sur Europe 1, le tifo, l’animation, qui était prévue en tribune Auteuil a été purement et simplement annulé, jeté à la poubelle malgré des heures de travail. Les Ultras, passablement agacés par la répétition des revers en Coupe d’Europe et la communication du club, a décidé d’employer la manière forte.

 Choupo demande l’union sacré… Du côté des joueurs, on essaye de recoller les morceaux et on en appelle à l’union sacrée: "Mon message c’est : ils doivent savoir qu’on a besoin d’eux", a imploré Eric-Maxim Choupo-Moting à l’issue de la victoire contre Dijon, en match en retard de la 18e journée de Ligue 1. "On sait qu’ils sont toujours derrière nous, c’est normal qu’ils vont penser  que ce ne sont que des mots, car on ne peut pas effacer ce qu’ils s’est passé, j’ai confiance sur le fait que les supporters soient derrière nous." 

Les différents groupes composant le Collectif Ultras Paris devraient rester dans les coursives pendant la première demi-heure du PSG-OM, ou silencieux en tribunes. "Quand on va sortir, ça va s’entendre, et ça ne sera pas très catholique", a confié l’un d’entre eux à Europe 1. Des banderoles hostiles sont prévus, la direction craint également le craquage massif de fumigènes.

…Et Tuchel s’en prend aux supporters. Un comportement que n’accepte pas vraiment l’entraîneur parisien Thomas Tuchel, assez virulent lors de la traditionnelle conférence de presse d’avant-match. "Honnêtement, si quelques-uns de nos supporters font ça, je suis triste. Car ce n’est pas mérité.  Je sais qu’ils sont en colère, tristes et déçu, je sais ça. Mais je l’ai déjà dit, les plus tristes et déçus, ce sont nous, le staff et les joueurs", explique l’entraîneur allemand avant de se montrer plus offensif.

"Dans un match comme ça, c’est absolument important d’avoir une ambiance, qui peut nous pousser et nous donner confiance. On sait qu’ils sont déçus, ce n’est pas le moment de montrer encore et encore, on a compris. Nous sommes tous ensemble (dans cette situation, ndlr) et j’espère qu’ils changeront d’avis." Ce qui ne semble pas être le cas pour le moment. Le CUP, qui avait déjà exprimé son mécontentement à l’occasion d’un entraînement délocalisé au Parc des Princes, veut marquer les esprits et bien faire passer le message aux joueurs et  à la direction que l’élimination n’est pas acceptable.

Sécurité renforcée. La direction parisienne craint en tout cas des débordements en cas de contre-performance, comprendre autre chose qu’une victoire. Les forces de police seront quasiment doublées pour l’occasion, quand bien même il n’y aura aucun supporter marseillais au Parc des Princes, le déplacement ayant été interdit par arrêté préfectoral. Mais, plus que la victoire, Paris devra peut-être aussi le faire avec la manière pour reconquérir ses supporters et acheter la paix sociale jusqu'à la fin de la saison.