Patinage artistique : Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron, une saison en or ?

Papadakis et Cizeron, saison 2017-18 (1280x640) JEAN-PIERRE CLATOT / AFP
Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron, ici lors du Grand Prix ISU à Grenoble, visent l'or olympique. © JEAN-PIERRE CLATOT / AFP
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avec Corinne Boulloud
Le couple de patineurs français dispute à Moscou les championnats d'Europe, répétition générale avant les Jeux olympiques le mois prochain.

Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron pointent en tête, vendredi, après le programme court des championnats d'Europe de patinage artistique qui ont lieu actuellement à Moscou, en Russie. Ce n'est pas vraiment une surprise. Et il ne devrait pas y en avoir, non plus, samedi, à l'issue du programme libre. Sauf accident, le couple de danseurs tricolore, leader devant les Russes Alexandra Stepanova-Ivan Bukin après la première épreuve, devrait décrocher son quatrième titre européen d'affilée après 2015, 2016 et 2017. Mais l'essentiel est ailleurs pour le couple, à un mois jour pour jour des épreuves olympiques, à Pyeongchang, en Corée du Sud, les 19 et 20 février prochains.

Entendu sur europe1 :
Ce qu'on va faire là, ce sera à peu près ce qu'on fera aux Jeux

"C'est une compétition qui arrive au milieu de notre préparation pour les Jeux", confiait en début de semaine Guillaume Cizeron. "C'est un point central entre notre reprise il y a trois semaines et les Jeux. C'est un genre d'entraînement. On sait qu'on n'est pas encore dans notre forme optimale, on est au milieu de la pente, mais c'est bien de pouvoir tester les petits changements qu'on a faits." Sa partenaire précise néanmoins l'importance de ces championnats d'Europe : "D'habitude, après les championnats d'Europe, on a toujours un mois et demi pour tout retravailler (avant la prochaine échéance majeure, ndlr). Là, on sait qu'on n'a que deux semaines, et que ce qu'on va faire là, ce sera à peu près ce qu'on fera aux Jeux parce qu'on n'aura pas beaucoup de temps pour faire des changements ou se préparer de façon différente."

Vendredi, Papadakis et Cizeron ont signé un programme court solide, à 81,29 points, mais sans améliorer leur record de la saison dans ce domaine (82,07). Réussir un bon programme court, au thème imposé (latino cette année), est crucial dans la perspective du duel qui devrait les opposer à Pyeongchang au couple canadien Tessa Virtue et Scott Moir, qui leur avait ravi la couronne mondiale l'an passé. En 2015 et 2016, Papadakis et Cizeron avaient été sacrés champions du monde, mais Virtue et Moir, qui avaient mis leur carrière entre parenthèses après les JO de Sotchi, étaient absents. Les deux couples semblent promis aux deux premières places à Pyeongchang, mais dans quel ordre ?

Papadakis et Cizeron remportent la finale du Grand Prix, en décembre :

Cette saison, les Français ont remporté le seul duel qui les a opposés aux Canadiens, lors de la finale du Grand Prix, à Nagoya, au Japon. Mais cela va forcément se jouer sur des détails avec ce couple, médaillé d'argent à Sotchi il y a quatre ans, porte-drapeau du Canada à Pyeongchang et… partenaire d'entraînement des Français au Canada, que les Auvergnats ont rejoint en 2014.

Entendu sur europe1 :
On a le même amour pour la performance, on est tous les deux très, très pointilleux

De l'avis de leur entraîneur Romain Haguenauer, Papadakis et Cizeron ont connu une préparation olympique "idéale", avec une nette progression sur le programme court et plusieurs records de points à la clé grâce à des programmes libres, leur point fort, parfaitement exécutés. Une médaille d'or olympique serait une consécration pour ce jeune couple, passé très rapidement de juniors prometteurs (2èmes aux Mondiaux juniors en 2013) à référence de la discipline (champions d'Europe et du monde en 2015). Jeunes, Papadakis et Cizeron, respectivement 22 et 23 ans, n'en sont pas moins un couple expérimenté : ils patinent ensemble depuis qu'ils ont 9 et 10 ans.

"C'est une femme forte, qui n'a aucune faiblesse", sourit au micro d'Europe 1 Guillaume Cizeron. "On a le même amour pour la performance, on est tous les deux très, très pointilleux." "On n'en serait pas où on en est si ce n'était pas le cas", ajoute Gabriella Papadakis. "C'est sûr que parfois, il s'entête un peu, mais c'est aussi ce qui fait la force des champions." Et des champions olympiques.