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Lionel Gougelot (correspondant dans le Nord) / Crédit photo : FRANÇOIS LO PRESTI / AFP
Pour renforcer la sécurité des coureurs, après le carambolage lors du Tour du pays basque, les organisateurs de Paris-Roubaix ont installé une chicane à l'entrée de la trouée d'Arenberg, portion emblématique de la célèbre course cycliste. Ce que n'approuvent pas nécessairement les coureurs et les habitués des lieux. 

Le monde du cyclisme est encore sous le choc. L'impressionnante chute, impliquant, entre autres, le double vainqueur du Tour de France, Jonas Vingegaard, ou encore le Belge Remco Evenepoel, lors du Tour du Pays basque jeudi, a poussé les dirigeants de la course Paris-Roubaix à agir. Le parcours de ce tracé, qui doit se dérouler dimanche, a été modifié afin d'accroître la sécurité des coureurs. Notamment aux abords de la célèbre Trouée d'Arenberg, une portion de route pavée. Une chicane a ainsi été installée pour ralentir la course, sur le modèle de la Formule 1. 

Thierry Gouvenou, directeur de la course, veut croire que ce virage à droite, suivi d'un autre virage serré à gauche, permettra d'aborder ce secteur avec davantage de sécurité. "Les coureurs subissent beaucoup de chutes, ils sont un peu à cran, donc cette demande, ici à Arenberg, me paraît tout à fait logique. J'ai été personnellement coureur, j'ai fait 12 fois cette trouée et à chaque fois, je me disais 'comment vais-je en ressortir'". 

"Ça va frotter énormément" 

Le dispositif, qui a attiré de nombreux curieux ce vendredi matin lors de la reconnaissance des équipes, ne semble pas faire l'unanimité chez les coureurs. Mathieu Van der Poel, le grand favori, estime que cette chicane rendra la course encore plus dangereuse. C'est également l'avis de Stéphane, coureur amateur, habitué de ces pavés. "Je connais bien le coin. Il vaut mieux arriver à 60km/h dans la trouée, parce que la plupart des chutes se font au milieu de la trouée et pas sur l'entrée. Mais là, ils vont tous vouloir se placer, y compris les leaders. Ça va frotter énormément et, pour moi, il y aura plus de chutes, c'est obligatoire". 

Cette modification du parcours va également nécessiter des aménagements pour garantir la sécurité des spectateurs. Un problème selon Salvatore Castiglione, le maire de la commune de Wallers. "Il ne faut pas oublier qu'il y a beaucoup de monde, parfois, on atteint les 10.000 spectateurs ici. Il faut donc faire en sorte que toutes les personnes prennent du plaisir. Donc, il faut associer les deux". Quoi qu'il arrive, cette chicane ne devrait pas faire mentir la légende qui veut que l'on ne gagne pas le Paris-Roubaix à Arenberg, mais qu'on peut, en revanche, le perdre sur cette trouée.