Mort de Jules Bianchi : "La F1 ne sera jamais complètement sûre"

© Jules Bianchi dans sa monoplace sur le Grand Prix du Japon, avant l'accident qui lui a été fatal. YURIKO NAKAO / AFP
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B.G. , modifié à
SECURITE - Après la mort Jules Bianchi samedi, les observateurs et professionnels de la F1 sont aussi choqués par ce qui est arrivé au Français que réalistes sur les risques qu'encourent les pilotes automobiles sur la piste.

Il est la première victime de la F1 depuis Ayrton Senna, il y a 21 ans déjà. Jules Bianchi, 25 ans, est décédé samedi, neuf mois après le violent accident dont il avait été victime lors du Grand Prix du Japon. Une nouvelle qui a mis en émoi le monde de la F1 mais aussi la classe politique, et remis sur le devant de la scène le débat sur la sécurité des pilotes en course.

Des progrès sur la sécurité... encore insuffisants. Et pour cause, l'accident de Jules Bianchi avait été rendu plus grave encore par la collision de son bolide avec un véhicule de dépannage présent sur le bord de la piste. Au micro d'Europe 1, Julien Fébreau, journaliste et commentateur pour Canal +, très ému par la mort de Jules Bianchi, salue "les progrès" réalisés" par les organisateurs de courses de F1 en terme de sécurité. Mais il insiste, le décès du jeune Niçois en est une triste preuve, "c’est indispensable que la question de la sécurité soit plus que jamais au cœur des débats."

"Il faut que ça serve à quelque chose!". Mais le commentateur est bien conscient que la sécurité "est un domaine sur lequel on est jamais gagnant à 100%." "On peut toujours faire mieux", poursuit-il, espérant que "l’accident de Jules Bianchi serve au moins à cela." Et Julien Fébreau d'ajouter que c'était "l’un des souhaits de son papa, qui m’a dit il y a quelque temps : on ne sauvera sans doute pas Jules, mais il faut que cela serve à quelque chose !".

"Ce qui est arrivé à Jules est inadmissible". Après la mort du pilote français, une froide colère est palpable dans la voix de Julien Fébreau : "Ce qui est arrivé à Jules Bianchi est inadmissible. On peut admettre qu’un pilote se blesse grièvement ou même se tue en percutant une autre voiture ou en sortant de la piste, mais pas en percutant un engin de remorquage, ça c’est intolérable. La F1 est de plus en plus sûre mais elle ne le sera  jamais complètement et la F1 doit encore progresser et se servir de ce qui s’est produit pour encore augmenter ses standards de sécurité."

La piste du cockpit fermé évoquée. Alors, quelles solutions pour le futur ? "On pense éventuellement à un cockpit fermé", avançait le patron de la FIA Jean Todt sur Europe 1 en mars dernier. Mais le patron du sport automobile mondial tempère néanmoins : " il faut toutefois penser aux conséquences négatives potentielles. Il y a deux ans, un pilote s’est tué avec une voiture GT aux 24 heures du Mans (qui bénéficiait donc de ces cockpits fermés, Ndlr). S'il était évidemment abattu, Jean Todt demeurait optimiste pour l'amélioration des conditions de sécurité en F1: "Il y a quarante ans, il ne se passait pas une saison sans qu’il y ait trois ou quatre morts et des blessés. Aujourd’hui, on sait qu’un accident grave peut toujours se passer."

>> Revoyez l'interview de Jean Todt, le patron de la FIA, sur Europe 1


Jean Todt : "En F1, un accident comme celui de...par Europe1fr