Lyon-Leipzig : des incidents entre joueurs et supporters lyonnais gâchent la qualification

Anthony Lopes (à gauche) et Houssem Aouar (au centre) ont dialogué avec les supporters, quelques instants après les incidents.
Anthony Lopes (à gauche) et Houssem Aouar (au centre) ont dialogué avec les supporters, quelques instants après les incidents. © JEFF PACHOUD / AFP
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avec AFP , modifié à
L’OL s’est qualifié mardi soir pour les huitièmes de finale de la Ligue des champions à la faveur d'un match nul miraculeux face au RB Leipzig (2-2). Mais la fête a été ternie par des incidents entre des joueurs et supporters lyonnais, après la rencontre. 

Lyon est décidément un club à part. L’Olympique lyonnais, qui a arraché un nul miraculeux contre le RB Leipzig mardi soir (2-2), s’est qualifié pour les huitièmes de finale de la Ligue des champions. Mais la fête a été gâchée par des heurts entre les joueurs lyonnais et leurs propres supporters (oui oui !), quelques instants après la rencontre. Ces scènes ahurissantes, filmées par les caméras de RMC Sports, pourraient bien avoir de lourdes conséquences pour l’OL.  

Acte 1 : une banderole "Marcelo dégage" déployée dans le Virage Nord

Le coup de sifflet final vient de retentir depuis quelques secondes quand Rudi Garcia, l’entraîneur lyonnais, réunit ses troupes au centre du terrain. Dans la foulée, les joueurs se dirigent d’abord vers le Virage Sud pour saluer une partie des fans. Puis ils avancent, timidement, vers le Virage Nord où se trouve les Bad Gones, le principal groupe de supporters lyonnais, le plus virulent aussi.

Un homme descend alors sur la pelouse pour brandir un drapeau avec une tête d’âne sur lequel est inscrit "Marcelo dégage", du nom du défenseur central lyonnais. Car depuis plusieurs semaines, les Bad Gones et une partie du public lyonnais ne cessent de huer le Brésilien et de réclamer son départ. La situation va alors brusquement s’envenimer.

Acte 2 : Depay court pour arracher le drapeau, la situation dégénère 

Le capitaine Memphis Depay, furieux, court à toute vitesse en direction du supporter lyonnais, et lui arrache son drapeau des mains. "J'ai couru pour lui dire 'Détends-toi, et pose ce drapeau gênant pour tout le monde'. Ils nous ont craché dessus, sur des joueurs. Je n'ai jamais vu quelque chose comme ça", racontera un peu plus tard le Néerlandais. 

Les joueurs lyonnais se précipitent pour venir à l'aide de leur coéquipier, alors que plusieurs supporters du Virage Nord pénètrent sur la pelouse. La sécurité est obligée d'intervenir pour séparer les deux camps, dans un climat délétère. Marcelo, fou de rage, est filmé en train d'adresser plusieurs doigts d'honneur aux supporters du Virage Nord. Plusieurs joueurs, dont le gardien Anthony Lopes et le milieu Houssem Aouar, tous deux formés au club, engagent la discussion avec les supporters, avant de retourner aux vestiaires. 

Acte 3 : la consternation des joueurs et la colère de Jean-Michel Aulas

Quelques instants après ces heurts, les joueurs et le staff lyonnais s'arrêtent en zone mixte. Memphis Depay, très ému, tient un discours extrêmement fort au micro de RMC Sport. "Je suis furieux, en colère. Je ne sais pas quoi dire. On n'a pas fait notre meilleur match, mais on s'est qualifiés. C'est extrêmement difficile de jouer pour une équipe en sachant que l'un d'entre nous est en conflit avec les supporters. Qu'attendez-vous de nous ? Qu'on les remercie même s'ils insultent nos familles, nos enfants ? Je n'ai pas les mots pour ça", déclare-t-il à RMC Sports.

"Ça n'a aucun sens de jouer dans un stade plein, si on ne peut pas se réjouir avec l'ensemble du stade après le match. On veut faire un avec nos fans, mais eux ne veulent pas faire un avec nous. Après la rencontre, c'est le président, l'entraîneur, les responsables, c'est à eux de prendre leurs responsabilités quant aux solutions. Si vous quittez le terrain avec ce sentiment, c'est qu'il y a quelque chose qui ne va pas. C'est dur de rester calme", a-t-il encore dit.

Jean-Michel Aulas est lui aussi consterné. "Un club, ce sont les dirigeants, les joueurs, les supporters et il ne peut pas y avoir de distorsion. C'est moi qui décide et non pas les supporters", tonne le président lyonnais, avant de promettre que "le supporter (qui tenait le drapeau) serait sanctionné". L'UEFA pourrait également prendre des sanctions contre le club lyonnais, sous le coup d'un sursis pour plusieurs incidents survenus dans son stade. Les prochains jours s'annoncent mouvementés à Lyon.