Assemblée nationale 1:44
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Arthur De Laborde // Crédits photo : Bertrand GUAY / AFP , modifié à
Déjà freinée ce lundi dès son démarrage à 17 heures par une suspension de quatre heures, la commission mixte paritaire (CMP), que beaucoup pensaient voir se terminer dans la soirée, a finalement été arrêtée à 00h30, et ne reprendra que mardi à 10h30, avec encore plusieurs dizaines d'articles à examiner. La majorité survivra-t-elle à ce projet de loi ? 

Quelques heures de répit avant de reprendre d'âpres négociations. Le conclave de députés et sénateurs qui doit décider du sort de la loi immigration doit reprendre ce mardi à 10h30, après s'être interrompu dans la nuit, butant sur des désaccords de dernière minute entre l'exécutif et la droite. Les étrangers pourront-ils continuer à percevoir les APL au bout de six mois passés sur le territoire, comme c'est le cas actuellement, ou devront-ils attendre d'avoir passé cinq ans en France pour pouvoir les toucher ? Les LR plaident pour la deuxième option et assurent qu'Elisabeth Borne avait arbitré en leur faveur. Mais selon eux, la mesure a été retirée à la dernière minute de l'accord final.

Bruno Retailleau parle d'une entourloupe

Le patron des sénateurs LR, Bruno Retailleau, parle d'une entourloupe. Mais la majorité, elle, s'en défend et parle d'une simple incompréhension. "Nous n’acceptons pas le principe que les APL soient conditionnés à une préférence nationale", a déclaré Sylvain Maillard, député de Paris, lors de la Grande interview sur Europe 1. Le suspense reste entier. Si les discussions bloquent toujours, Emmanuel Macron devrait se résoudre à retirer le projet de loi. Pour le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, les différents partis se dirigent vers un accord. "Je pense qu'on va avoir un accord, je le souhaite, on fait tout pour" mais "pas à n'importe quel prix, pas dans n'importe quelles conditions", a-t-il rapporté sur les antennes de France.

Si un accord est trouvé, le texte sera alors soumis au vote du Sénat à 14h30, avant celui de l'Assemblée, aux alentours de 16h30. Des scrutins qui peuvent néanmoins encore être reportés jusqu'à la fin de la semaine, voire jusqu'en janvier. La principale question, c'est de savoir si la majorité peut rester unie. Des frondeurs pourraient se manifester à l'aile gauche de la Macronie, compte tenu des multiples concessions faites à la droite par l'exécutif. Des concessions saluées par le Rassemblement national qui pourrait aussi finalement être tenté de faciliter la tâche au gouvernement en s'abstenant, voire en votant en faveur du texte.