Les 24 Heures du Mans se disputeront bien ce week-end... virtuellement

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Axel May et Baptiste Denis , modifié à

Alors que les 24 Heures du Mans, initialement prévues ce week-end, sont repoussées au mois de septembre en raison du Covid-19, une édition virtuelle se tient tout de même samedi et dimanche. Une première, qui réunira des pilotes et des professionnels de l'e-sport.

Avec l'arrêt de tous les événements sportifs à cause de la crise du coronavirus, le monde du sport a dû improviser. Parmi les réponses possibles à l'arrêt des compétitions figurent leur organisation... en ligne. Reportées au week-end du 19-20 septembre, les 24 Heures du Mans auront ainsi droit à leur déclinaison virtuelle ces 13 et 14 juin, dates initialement retenues pour la 88e édition. 

"L'occasion de rassembler un plateau de rêve"

La course a beau être sur un écran, l'Automobile Club de l'Ouest (ACO), l'organisateur de l’événement, fait en sorte de lui donner le plus de résonance possible. En plus de l'ancien basketteur Tony Parker qui donnera le départ de la course, les stars actuelles des sports automobiles seront sur la ligne de départ. Fernando Alonso, Max Verstappen, Charles Leclerc pour la Formule 1, des vainqueurs des 24 Heures du Mans (Sébastien Buemi, Brendon Hartley), des 500 Miles d'Indianapolis (Juan-Pablo Montoya et Simon Pagenaud), de Formule E (Jean-Éric Vergne) ainsi que des pilotes du passé comme Olivier Panis. "Le virtuel, c’est quelque chose de nouveau pour moi. C’est magique, parce qu’il y a des sensations qui existent", témoigne le dernier vainqueur français d'un Grand Prix de Formule 1, il y a 24 ans.

Une satisfaction pour les nombreux fans de la course inaugurée pour la première fois en 1923, comme l'explique le président de l'ACO, Pierre Fillon. "On s’est dit que tous nos fans allaient être extrêmement frustrés de ne pas être sur le circuit ce week-end", assure-t-il. "On s’est posé la question de savoir ce que l’on pouvait quand même leur offrir. L’idée était de recréer les 24 Heures virtuelles. C’est donc l’occasion de rassembler un plateau de rêve de toutes les disciplines."

Pour rendre la course encore plus réelle, la conduite sera aussi nocturne, des changements météo et de pilotes interviendront, les accidents pourront toujours survenir. Des conditions forcément différentes, mais pas plus faciles, selon Olivier Panis. "Tu n’as pas la même adrénaline, tu n’as pas le risque de te faire mal, mais par contre tu as toujours l’angoisse du résultat, de bien faire. Le plus sympa c’est quand tu dois aller dormir, tu as le lit juste à côté. C’est exactement pareil que les 24 Heures du Mans."

"On espère maintenant que la technique va tenir"

A un degré moindre que la véritable édition, ces 24 Heures du Mans virtuelles nécessitent une organisation importante. Les simulateurs seront installés directement chez les pilotes. Il y en aura 170 aux quatre coins du monde, reliés par internet. Ils auront un siège, un volant, des pédales, un écran et un bon ordinateur. "On espère maintenant que la technique va tenir", confie Pierre Fillon. "C’est un gros challenge. Il y a 120 personnes qui ont travaillé sur ce projet démarré il y a un mois. Le compte à rebours a été très court."

La course, elle, dure toujours 24 heures et s'élancera samedi à 15 heures, à la télévision sur Eurosport et sur le site de France Télévision.