Damien Rosa porte encore sur son dos un maillot de football. Mais il n'ira plus sur les terrain. A 25 ans, cet arbitre qui a déjà officié lors de rencontres internationales est l'une des dernières victimes des violences qui touchent la Martinique dans et autour des stades. L'attaque de trop pour ses collègues qui ont décidé comme un seul homme de cesser leur activité. Un mouvement qui a mené la Ligue de football à suspendre tous les matches seniors masculins pendant deux semaines.
"J'ai reçu un projectile derrière la tête"
Depuis cinq ans qu'il gravit les échelons, c'est la deuxième fois que Damien Rosa est victime d'une agression. Mais cette fois, à l'issue de son dernier match, il a décidé de tout arrêter. "A la sortie de la rencontre, mon véhicule a été caillassé", raconte-t-il. "J'ai reçu un projectile derrière la tête, une bouteille en plastique. "C'est ma deuxième agression donc j'ai décidé de déposer mon sifflet."
Les autres arbitres l'ont suivi, de même que la Ligue de football qui a reporté tous les matches de Régionale 1, 2 et 3 ainsi que ceux de la Coupe de Martinique.
"Il s'agit d'essayer de créer un électrochoc", explique Samuel Pereau. Le Président de la Ligue met en avant les dispositifs mis en place pour alerter sur le sujet. "On propose notamment un espace de réflexion et de proposition, mais aussi des formations pour les 'Mr. Sécurité'". Un effort louable mais qui laisse certains joueurs sceptiques. Au repos forcé, l'attaquant du Golden Lion Kévin Parsemain doute de réel impact de l'initiative, même si "à court terme cela va au moins calmer un peu tout le monde", reconnait-il. "Beaucoup de joueurs pensent que les arbitres exagèrent ou méritent ce qu'ils leur arrivent", alors qu'ils sont "tellement important pour le jeu" à ses yeux.
La semaine prochaine, la Ligue de football a prévu d'échanger avec le procureur de Martinique pour mieux accompagner les clubs dans leur combat contre la violence dans les stades.