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Romain Rouillard (propos recueillis par Jacques Vendroux) / Crédit photo : MARCO BERTORELLO / AFP , modifié à
Alors que le monde du football a appris ce lundi le décès de Franz Beckenbauer, véritable icône du football allemand, Michel Platini, champion d'Europe avec les Bleus en 1984 et triple Ballon d'or, a rendu hommage, sur Europe 1, à l'un de ses anciens adversaires qui "restera longtemps dans l'histoire du football mondial". 

Alors que la France attend de connaître l'identité de son futur Premier ministre, l'Allemagne pleure l'une de ses légendes ce lundi 8 janvier. Franz Beckenbauer, véritable icône du football outre-Rhin, s'est éteint dimanche à l'âge de 78 ans. Double Ballon d'or en 1972 et 1976, il était l'un des trois footballeurs à avoir remporté la Coupe du monde en tant que joueur (1974), puis en tant qu'entraîneur (1990), aux côtés du Brésilien Mario Zagallo, décédé en fin de semaine dernière, et du Français Didier Deschamps. Surnommé le "Kaiser", le légendaire libéro du Bayern Munich a marqué de son empreinte le monde du ballon rond, avant d'endosser, avec succès, le costume d'entraîneur, puis d'intégrer les instances du football à la fin du siècle dernier.

Sur Europe 1, Michel Platini, triple Ballon d'or en 1983, 1984 et 1985 et champion d'Europe en 1984 avec les Bleus, a rendu hommage à celui qui fut, pendant plusieurs saisons, son adversaire sur le terrain. Saluant ainsi un "vrai monsieur" et "un formidable joueur" qui "restera longtemps dans l'histoire du football mondial". 

"C'était toujours un plaisir de parler football"

L'ancienne gloire de la Juventus Turin se reconnaît également dans le parcours du Kaiser. "J'ai 40 ans de souvenir avec Franz Beckenbauer. On a fait les mêmes métiers toute notre vie. On a été joueur, capitaine de notre équipe nationale, sélectionneur et puis on a été dans les institutions pendant une dizaine d'années". Et les similitudes ne s'arrêtent pas là. En 1992, Michel Platini est nommé coprésident du comité d'organisation du Mondial 1998, organisé en France, tandis que Franz Beckenbauer sera en charge, quelques années plus tard, de l'organisation de la Coupe du monde 2006 organisée en... Allemagne. "On a eu pratiquement la même vie avec Franz", conclut Platini. 

Les deux hommes, qui se côtoyaient régulièrement au comité exécutif de la Fifa entre 2007 et 2011, se racontaient souvent leurs anecdotes, forgées sur le rectangle vert. "C'était toujours un plaisir de parler football. Notamment des combats qu'il avait eus avec Johan Cruyff (célèbre footballeur néerlandais décédé en 2016) qu'il admirait et qu'il estimait". Ils revivaient aussi leurs expériences communes, dont ce France-RFA, disputé en demi-finale de la Coupe du monde 1986, organisée au Mexique, et perdu 2-0 par les Bleus. "Franz ne comprenait pas comment on avait pu perdre contre eux. Il me disait 'Mais Michel, je ne comprends pas comment on a fait pour vous battre'". 

"Un vrai gentleman" qui "savait ce qu'il voulait"

Sur le pré, Michel Platini décrit "un libéro moderne, qui construisait, qui allait marquer des buts" et qui tranchait avec l'image du libéro à l'italienne "qui jouait très loin derrière". En dehors des terrains, il se souvient d'un "mec très gentil, charmant, sympathique, toujours de bonne humeur, toujours là pour aider. Un vrai gentleman" qui, toutefois, "savait ce qu'il voulait". Et de conclure : "C'était vraiment un plaisir d'être avec Franz. Il a fait le football allemand, c'était LA grande star du football allemand".