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Virginie Phulpin, édité par François Dujarrier
Menés 2-0 à dix minutes de la fin du match, les Parisiens ont arraché un précieux match 2-2 nul mardi soir sur la pelouse du Real Madrid. Une rencontre entachée d'un nouvel épisode de la VAR. Habitué a être rejoint au score en Ligue des Champions, le PSG a, cette fois-ci, inversé les rôles comme l'explique notre éditorialiste Virginie Phulpin. 
EDITO

>> Dominé pendant 80 minutes par un Real Madrid largement supérieur, le PSG est parvenu à revenir à 2-2, assurant la première place du groupe. Entre le scénario et l'épisode du VAR, ce match nul pourrait s’avérer fondateur pour la suite de la saison. Deux buts en dix minutes : le PSG tient enfin sa "remontada", qui plus est face à un grand d'Europe. Notre éditorialiste Virginie Phulpin se dit même perturbée face à ce scénario assez inhabituel pour les clubs français. 

"Je suis un peu perturbée, moi. On a pris des habitudes avec les meilleurs clubs français en Ligue des champions. Quand il y a une grosse affiche, l’adversaire ne joue pas très bien et finit par faire match nul ou par gagner parce que beaucoup plus réaliste. Et nous on se lamente. On le connaît par cœur ce scénario. Là on a vu tout le contraire. C’est un peu surprenant, on sort de notre zone de confiance. 

Un Real Madrid bien meilleur, des Parisiens perdus, qui marchent sur le terrain et qui n’essaient rien d’autre que des solutions individuelles. Pendant les trois quarts du match, on a vu quelques classes d’écart entre les deux équipes quand même. Quand le meilleur joueur du Real est Karim Benzema, l’attaquant auteur des deux buts de son équipe, et que celui du PSG est Keylor Navas, le gardien aux 10 parades, a priori, c’est que ça ne se passe pas très bien sur le terrain et que les Parisiens sont ultra dominés.

On s’apprêtait à retrouver nos bons vieux réflexes pavloviens de critique de l’arbitrage. Parce qu’on a vu hier un chef d’oeuvre grotesque de l’arbitrage vidéo. Penalty pour le PSG, carton rouge pour le gardien de Madrid. Attends, regarde les images. Ah non, pas de pénalty, pas de carton rouge, le VAR, l’arbitrage vidéo, a repéré une mini faute parisienne deux minutes avant, on annule tout. Les autres années, on en serait resté là, et on aurait pleurniché pendant des jours sur le fait que le Real Madrid est avantagé par les décisions de l’arbitre. Mais là on ne peut même pas. 

Le PSG tient sa remontada à l’envers

Toutes proportions gardées. C’était un match de poule, les Parisiens étaient déjà qualifiés pour les 8èmes de finale avant de le jouer. Mais il y a un peu de ça. Le Real Madrid menait 2 à 0 à 10 minutes de la fin, et le PSG est revenu, en deux minutes. Revenu de nulle part, parce qu’on ne sait pas vraiment où les joueurs erraient hier soir. On aurait pu parler de Mbappé l’individualiste peut-être perturbé parce que Zidane lui avait déclaré sa flamme quelques heures avant. On aurait pu se désoler que Neymar ait commencé le match sur le banc des remplaçants. Et il va faire la tête, et il va encore vouloir partir. Mais les Parisiens ont coupé l’herbe sous le pied de tout le monde en arrachant ce match nul miraculeux.

Est-ce que le Paris St Germain est devenu une grande équipe réaliste même quand elle est mauvaise ? Je n’irais pas jusque là, il va falloir se poser quelques questions sur le niveau de jeu quand même. Mais ça n’arrive pas qu’aux autres, alors, ce genre de scénario ? Ça fait du bien d’inverser les rôles"