Droits des homosexuels : pluie de critiques sur la Hongrie et l'UEFA

L'UEFA a refusé à la mairie de Munich d'illumine l'Allianz Arena aux couleurs du drapeau LGBT.
L'UEFA a refusé à la mairie de Munich d'illumine l'Allianz Arena aux couleurs du drapeau LGBT. © Andreas GEBERT / POOL / AFP
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avec AFP , modifié à
L'UEFA a refusé de laisser le stade de Munich, qui accueille le match Allemagne-Hongrie dans le cadre de l'Euro, de s'illuminer aux couleurs de la communauté LGBT, en réaction à une loi jugée homophobe de Budapest. La décision de l'instance européenne a été vivement critiquée. 

La tension est montée mercredi entre plusieurs dirigeants européens et la Hongrie au sujet d'une loi jugée homophobe de Budapest, alors que l'Allemagne se parait des couleurs de l'arc-en-ciel avant un match de son équipe nationale contre la formation magyare à l'Euro. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen a qualifié de "honte" le texte hongrois entrant en vigueur en juillet et qui interdit la diffusion de contenus sur l'homosexualité, comparée à la pornographie, aux mineurs.

La cheffe de l'exécutif européen a fustigé un texte, qui va à l'encontre "des valeurs fondamentales de l'UE". Bruxelles enverra une lettre à Budapest pour exprimer ses "préoccupations" sur le plan légal, a-t-elle précisé. Le gouvernement hongrois a répondu du tac au tac en utilisant le même terme de "honte" pour dénoncer les critiques de Ursula von der Leyen. La chancelière allemande Angela Merkel a elle aussi dénoncé une "mauvaise" loi, "incompatible avec mon (son) idée de la politique" devant la chambre des députés.

Le maire de Munich dénonce un refus "honteux" 

L'UEFA, organisatrice de l'Euro, est au centre de cette controverse politico-sportive. En cause : son refus réitéré mercredi de laisser le stade de Munich, qui accueillera en soirée un match Allemagne-Hongrie de l'Euro s'illuminer aux couleurs de la communauté LGBT. Du chef de la diplomatie allemande à la présidence française, de nombreuses capitales européennes ont déploré cette décision de l'instance européenne justifiée par sa volonté de neutralité politique. Son président, le Slovène Aleksander Ceferin, a tenté de se défendre face aux critiques en dénonçant des initiatives "populistes" de gens qui "essaient trop souvent d'abuser des associations sportives à leurs propres fins".

Sans l'attaquer frontalement il visait le maire social-démocrate de Munich, Dieter Reiter. C'est lui qui a souhaité illuminer le stade munichois de l'Allianz Arena, avant de dénoncer un refus "honteux" de l'UEFA. Pour tenter de calmer la tempête, l'UEFA, organisatrice de la compétition qui se déroule dans onze villes de différents pays, a réaffirmé son "engagement ferme" contre l'homophobie et paré sur Twitter son propre logo d'un arc-en-ciel. Le refus de l'UEFA a déclenché un vaste mouvement de solidarité en Allemagne et la ville de Munich a prévu de pavoiser ses sites les plus emblématiques aux couleurs de la communauté LGBT mercredi soir. 

L'Hôtel de ville de la métropole bavaroise arborait sur deux étages de sa façade six grands drapeaux arc-en-ciel tandis qu'une imposante éolienne visible du stade où sera donné le coup d'envoi, doit s'illuminer en soirée. Plusieurs stades de Bundesliga vont aussi s’illuminer en signe de solidarité, dont l'emblématique stade olympique de Berlin.