Les Bleues se sont imposées vendredi face à la Chine. 6:53
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Antoine Terrel
Selon l'économiste du sport Pierre Rondeau, les fortes audiences des matches de l'équipe de France et l'augmentation du nombre de licenciées démontrent un attrait en hausse pour le football féminin.

La France va-t-elle vibrer pour ses footballeuses ? Alors que l'équipe de France doit donner le coup d'envoi de la Coupe du monde, le 7 juin, au Parc des Princes, les joueuses de Corinne Diacre ont remporté vendredi leur dernier match de préparation contre la Chine, en s'imposant 2 buts à 1. Si la couverture médiatique de l’événement, inédit en France, s'annonce importante, en sera-t-il de même concernant l'intérêt des fans de ballon rond ? Invité samedi d'Europe 1, l'économiste du sport Pierre Rondeau constate pour sa part un "engouement populaire". 

"Depuis quelques années, dans l'inconscient collectif, le football féminin s'est banalisé. Il est devenu une normalité", note le co-directeur de l'Observatoire Sport et société de la fondation Jean-Jaurès. "À partir de là, il est normal que n'importe quel fan de football s'intéresse autant au sport masculin qu'au sport féminin". Et l'économiste de citer les audiences en hausse des matches des Bleues, comme pour le match de vendredi contre la Chine, qui a attiré 1,5 millions de téléspectateurs, un score "spectaculaire". 

Le nombre de licenciées en forte hausse

"On a un engouement populaire, une attente, un attrait", pour l'équipe de France de football féminin, martèle Pierre Rondeau, qui va jusqu'à espérer, en cas de victoire en finale, "pourquoi pas des centaines des milliers de personnes sur les Champs-Élysées".

Et cet intérêt en hausse pour leur équipe féminine se confirme chez les Françaises, notamment dans les clubs amateurs. Comme le rappelle Pierre Rondeau, le nombre de licenciées a augmenté de 10% après la victoire de l'équipe de France masculine lors de la dernière Coupe du monde en juillet 2018, et de 365% depuis 1998. Au vu de ces chiffres, selon le chercheur, l'objectif d'atteindre 260 000 licenciées est "tout à fait réalisable". "Et cela pourrait être plus rapide si l'équipe de France devient championne du monde".

"Le football féminin génère moins d'argent"

Cette popularité nouvelle du football féminin est d'autant plus remarquable que les télévisions lui allouent des moyens bien inférieurs à ceux à destination du football masculin. "Le foot féminin génère moins d'argent", confirme Pierre Rondeau. "En terme de droits TV, la coupe du monde masculine a coûté 130 millions d'euros (Bein Sport+TF1), alors que pour les femmes, les droits de diffusion payés par TF1 représentent seulement 10 millions d'euros". Et l'économiste de citer également les chiffres des championnats, la Ligue 1 représentant 748 millions d'euros en droits TV (1 milliard en 2020), bien loin des 6 millions déboursés pour la première division féminine. 

>> Retrouvez la Coupe du monde féminine sur Europe 1 et Europe1.fr.

Matches des Bleues en direct, analyses, réactions... Autour de Lionel Rosso, le service des sports et l'ancienne joueuse professionnelle Sandrine Roux apporteront leur expertise pour suivre l'événement sportif de l'été.

Pourtant, conclut Pierre Rondeau, investir dans le football féminin pourrait être rentable pour ces chaînes, "vu que les tickets d'entrée pour les droits de diffusion sont bien plus faibles que pour le foot masculin, pour qui le seuil de rentabilité est plus dur à atteindre".