Wawrinka, le bourreau suisse

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Nicolas Rouyer, à Villeneuve d'Ascq , modifié à
STAR - Le n°4 mondial a encore livré une partie exceptionnelle, samedi, lors du double.

Interrogé sur ce qu'il retenait du double remporté face aux Bleus, samedi, en finale de la Coupe Davis, plutôt la performance de Roger Federer au service ou celle de Stan Wawrinka en retour, le capitaine suisse s'est fait gentiment interpellé par le n°4 mondial, samedi soir, en conférence de presse. "C'est moi qui joue le mieux !", a lâché Wawrinka. Lâchée à la volée, cette petite phrase, qui a fait sourire Federer, contient malgré tout un fond de vérité.

Exceptionnel lors du match inaugural face à Jo-Wilfried Tsonga, vendredi, le natif de Lausanne, âgé de 29 ans, a remis le couvert samedi, lors du double. Après ses déclarations de vendredi, sa présence sur le court était loin d'être une surprise, pas plus que son association avec Roger Federer. "C'était super de jouer ensemble", a confié "Stan" à l'issue de la rencontre. "Le dernier match que nous avons fait en Coupe Davis n'était pas si bon (une défaite en quatre sets face au Kazakhstan, en quarts de finale, ndlr). Nous étions prêts à bien jouer et à nous lancer dans ce double."

Et comment ! Dès le début de la rencontre, Wawrinka a envoyé des parpaings terribles au service, à tel point que l'idée de réaliser le break est rapidement devenue illusoire pour les Bleus, d'autant que Federer était au diapason. Les Français n'ont d'ailleurs eu que 5 balles de break durant toute la rencontre, toutes dans le 2e set, et n'en ont converti aucune.

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Wawrinka et Federer en double (1280x640)

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Mais Wawrinka a surtout impressionné en retour, avec des missiles décochés dans tous les coins du terrain. "Stanimal" s'est également signalé avec des frappes réflexes d'une puissance inouïe et quelques sauvetages importants, comme celui réalisé en fond de court, sur une glissade, en début de troisième set.

Clément "surpris par son jeu au filet". Le capitaine des Bleus, Arnaud Clément, était presque admiratif. "Il a fait deux gros matches ici", a-t-il convenu. "On l'avait vu faire de gros matches au Masters la semaine précédente (Wawrinka avait été éliminé en demi-finales par Federer au terme d'un match éqique, après avoir eu quatre balles de match, ndlr). Il s'habitue vite à la terre battue. Peut-être que j'ai été surpris de son niveau en double aujourd'hui (samedi), pas au niveau du service, mais au niveau de son jeu au filet où, parfois, on le voit plus hésitant, rater. Aujourd'hui, il a été exceptionnel dans tous les domaines, comme son partenaire."

Mais comment Wawrinka fait-il pour être aussi fort sur terre battue, lui qui, sur cette surface, restait sur une élimination au premier tour à Roland-Garros face à l'Espagnol Guillermo Garcia-Lopez ? "Je me sens bien parce que je suis arrivé ici en confiance avec mon jeu", a confié Wawrinka, aussi sûr de lui sur le court qu'au micro. "J'ai eu quelques jours pour changer de surface. C'est naturel de passer sur la terre pour moi. Je me suis tout de suite senti bien. Le fait de vraiment me sentir bien avec mon jeu me permet d'être calme en entrant sur le terrain."

Avec deux points dans son escarcelle en deux matches, Wawrinka est pour le moment l'homme fort de l'équipe suisse. Il y aurait une certaine logique à ce que le mérite d'une éventuelle victoire helvétique lui revienne, lui qui a toujours répondu à l'appel de la nation en Coupe Davis. Mais, dimanche, c'est son coéquipier Roger Federer  qui aura le premier l'occasion d'offrir le Saladier d'argent à la Suisse et de lui ravir une nouvelle fois (gentiment) un peu de lumière…

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