Valbuena en a marre des critiques

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FOOT - Le joueur de l'OM revient sur sa carrière et les éternelles moqueries, dans So Foot.

Pas évident de s'imposer dans le football quand on mesure 1,63 m. "Tête de turc" du football français, Mathieu Valbuena continue pourtant son petit bonhomme de chemin. Il s'est même imposé ces derniers mois au sein de l'équipe de France. Pour le magazine So Foot, il revient longuement sur sa carrière souvent chaotique.

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Viré de Bordeaux à 18 ans. "Je m'en souviens comme si c'était hier", raconte Mathieu Valbuena au magazine So Foot. "C'était au Haillan, à côté des vestiaires, dans le bureau des entraîneurs. Fin mars, tous les ans, on allait dans ce petit bureau-là pour savoir si on était conservé ou pas. Ça faisait 10 ans que j'étais aux Girondins. Mais quand l'entraîneur a commencé à parler, j'ai directement senti venir la patate". Et d'expliquer les raisons de son limogeage : "j'étais plus petit, moins physique. Ça allait venir plus tard. Mon entraîneur était le seul à y croire. Les dirigeants bordelais, eux, pensaient que je ne deviendrais jamais pro".

La CFA2, Intersport et les bagarres générales. Dans les mois qui suivent sa déception bordelaise, "Petit Vélo" parcourt la France pour faire des essais dans des clubs comme Romorantin, Tours ou Guinguamp. Des tests pas concluants avant de s'engager en Gironde, à Langon… en CFA2 pour un salaire de 150 euros par mois. C'était en 2003. "Je continuais toujours les cours en parallèle", explique Valbuena. Un bac pro, où il n'était "pas vraiment un foudre de guerre". Il décroche un boulot de vendeur chez Intersport, en guise de stage. "Le soir, on faisait du covoiturage avec les coéquipiers" pour aller à l'entraînement. A 20 ans, Valbuena découvre la férocité du foot amateur. "J'ai pris des pains, des taquets, partout. J'étais la cible", confie-t-il.

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Libourne, le déclic. Pendant cette période pas franchement reluisante, Mathieu Valbuena est prêt à accepter un peu tout ce qui se présente. "J'ai entendu parler du Portugal. C'est un ami de mon père dont le fils jouait à Arcas, en troisième division", confie l'actuel n°28 de l'Olympique de Marseille. A l'époque, on lui propose un contrat de deux ans à 1.500 euros par mois. "J'avais les yeux qui pétillaient. J'étais prêt à signer. Mais, à mon retour à Langon, on a disputé un 64e de finale de la Coupe de France contre Libourne, et ça s'est bien passé pour moi. Libourne aussi m'a fait une offre".

Après plusieurs discussions houleuses avec son père, il finit par rester en France. Libourne sera le déclic. Et surtout un nouveau match de Coupe de France, contre Monaco cette fois. Contre la grande équipe monégasque (Roma, Evra, Maicon, Saviola), "Petit Vélo" se fera une nouvelle fois repérer. Par Rennes et Marseille. Mais cette fois, il n'écoutera pas son père et s'engagera avec l'OM.

Le Canal Football Club se moque de Valbuena :

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L'OM et les "humiliations répétées". En arrivant sur le Vieux-Port, le recalé de Bordeaux vit des moments difficiles. "J'arrivais de nulle part. Je dribblais. Ça agaçait les gars", raconte Valbuena au magazine So Foot. "Je me prenais des gros tacles sur le terrain. Dans le vestiaire, c'était toujours des petites blagues. […] J'ai eu la voiture remplie de papiers journaux. J'ai eu la voiture garée sur le parking de l'équipe réserve. J'ai eu les chaussettes coupées. J'ai eu le Musclor dans le caleçon", se souvient-il. Mais avec le recul, le milieu de terrain des Bleus semble avoir compris le message. "Tout ça m'a servi à épurer mon jeu. Déjà, à Bordeaux, on me reprochait d'en rajouter, de faire le crochet de trop, le dribble inutile…"

Marre des critiques. Valbuena est bourré de contradictions. "Je sais qu'un Hummer c'est grand et que moi, je suis petit. Je comprends que ça puisse faire rire". Et pourtant, "Petit Vélo" en a marre des critiques. Les moqueries du Canal Football Club en février dernier, sont la goutte d'eau qui fait déborder le vase. "Tu ne peux pas laisser des gens rigoler sur ton compte éternellement". Pour faire taire les critiques, il fait des efforts. "J'ai fait un travail sur moi par rapport aux plongeons". Valbuena continuera toujours à se battre contre ce côté "caliméro". C'est sa vie. "J'ai toujours dû prouver beaucoup plus que les autres". Et de conclure : "je suis content de montrer que je suis présent, que je continue d'avancer. Combien de fois, j'ai entendu que le petit ne pourrait jamais aller plus haut…"