Tsonga tombe du Rocher

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Régis AUMONT , modifié à
TENNIS - Le Français a subi la loi de Ferrero en 8e de finale à Monte-Carlo.

TENNIS - Le Français a subi la loi de Ferrero en 8e de finale à Monte-Carlo. Il ne s'en est fallu d'un rien pour que Jo-Wilfried Tsonga ne batte, jeudi, le meilleur joueur de l'année sur terre battue. Parle-t-on de Rafael Nadal ? Non. Le roi de la surface lente débute seulement cette semaine sa campagne sur ocre au contraire de nombreux joueurs espagnols et sud-américains. Mais de Juan Carlos Ferrero qui compte déjà deux titres (Costa do Sauipe, Buenos Aires) et une finale (Acapulco) décrochés l'hiver dernier lors de la tournée en Amérique du Sud. Battu qu'une seule fois cette saison en seize matches sur la surface qui l'a vu remporter sa seule levée du Grand Chelem, à Roland-Garros en 2003, Ferrero constituait le test parfait pour Tsonga venu pour la première fois de sa carrière se mesurer aux meilleurs terriens sur le Rocher. Après être venu à bout de Nicolas Almagro lors de son entrée en lice, Jo passait à un niveau encore supérieur face à l'ancien n°1 mondial ressuscité depuis quelques mois. Avec la perspective, en cas de victoire, de se mesurer à ce qui se fait de mieux sur terre battue, à savoir Rafael Nadal qui a poursuivi contre Michael Berrer (6-0, 6-1) son entreprise de destruction enclenchée la veille. Tsonga devra encore patienter avant de gouter aux grandes gifles liftées du Majorquin. Car, malgré une belle résistance, il a fini par rendre les armes après 2h14 d'un duel de haute volée avec Ferrero. Ferrero: "Le troisième set a été magnifique" La première manche, perdue en 28 minutes par le Français (1-6), ne laissait rien présager de bon. L'Espagnol, laminé par Tsonga à Miami voilà quelques jours (6-2, 6-2), semblait décider à lui rendre la monnaie de sa pièce. On pouvait le craindre sauf que Jo allait réussir à élever son niveau de jeu grâce notamment à un changement d'attitude bienvenu. Trop vite agacé en début de match lorsqu'il ne parvenait pas à tenir l'échange, le Sarthois se montrait plus patient dans la construction de ses points sans perdre de son agressivité. Une tactique payante puisqu'un seul break, réalisé dès le quatrième jeu, lui permettait de revenir à hauteur (6-3). Le troisième set allait être le plus savoureux. Les deux hommes y jouaient à leur meilleur niveau et les coups gagnants se succédaient à grande vitesse. Tsonga cédait le premier sa mise en jeu en n'appuyant pas suffisamment deux volées (1-3). Mais, très offensif, le protégé d'Eric Winogradsky recollait dans la foulée (2-3). Une première alerte qui en amenait une deuxième lorsqu'à 4-5 et 30/40 le Français devait faire face à une première balle de match. Sur celle-ci, sans retenue, il décochait un revers gagnant droit devant lui qui venait échouer sur la ligne de couloir ! Un ace et un service gagnant à 224 km/h plus tard et tout était relancé (5-5). Malheureusement pour lui, Tsonga n'allait pas pouvoir multiplier les miracles et, s'il écartait une deuxième balle de match à 5-6, il finissait par rompre sur la troisième en trouvant le filet sur un décalage de coup droit (5-7). Comme beaucoup d'autres avant lui aujourd'hui, Jo se cassait les dents sur l'armada espagnole qui, avec Ferrero, Nadal, Verdasco, Ferrer et Montanes, comptera encore cinq représentants en quarts de finale. "Je suis heureux d'avoir remporté ce très beau match, se félicitait pour sa part Ferrero qui émarge cette semaine à la 16e place mondiale. Le premier set a été plus facile que prévu mais dans le deuxième il y a eu une réaction attendue de Tsonga. Le troisième set a été magnifique avec de beaux points, de beaux rallyes. Il fallait que je reste concentrer après la première balle de match sauvée alors que le public était heureux." Contre Nadal demain, le "Mosquito" mettra en jeu son titre de meilleur joueur 2010 sur terre battue. Quant à Tsonga, motivé comme jamais pour devenir un grand joueur sur l'ocre, il a montré à Monte-Carlo qu'il en avait les moyens.