Rudi Garcia, nouvel empereur de Rome

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Julien Froment avec N.R. , modifié à
STATS EXPRESS - Garcia brille avec l’AS Roma, leader de Serie A, qui affronte Naples vendredi.

Sept victoires en sept matches de championnat. Qui aurait misé ne serait-ce qu’un euro sur un tel début de saison de la Roma ? Après le départ de plusieurs joueurs importants comme Pablo Osvaldo, Erik Lamela ou encore Marquinhos, on ne donnait pas cher de la peau de la Louve. Mais le nouveau venu, Rudi Garcia, arrivé de Lille, est parvenu à insuffler un esprit d’équipe sans pareil à un groupe pourtant cabossé après un exercice 2012-2013 terni par une 6ème place et une défaite en finale de la Coupe d’Italie contre l’ennemi intime, la Lazio Rome. Cette même Lazio que l'AS Roma a battue il y a un mois lors d'un derby maîtrisé (2-0)...

La performance est d'autant plus remarquable que Rudi Garcia est le premier Français à entraîner une équipe de Serie A. Didier Deschamps a bel et bien exercé à la Juventus, mais c’était en Serie B.  La signature de Rudi Garcia a engendré quelques critiques acerbes, notamment de la part des journalistes transalpins qui n’ont pas hésité à le surnommer "Sergent Garcia". Sept matches plus tard et un début de saison historique, les plumitifs ont rapidement changé de ton, accolant le sobriquet de "Zorro" à un Rudi Garcia dorénavant pris très au sérieux…

Les supporters romanisti ont dû se pincer à plusieurs reprises lorsque leur club a officialisé la signature de l’Ivoirien Gervinho, acheté 8 millions d'euros. Moribond en Premier League à Arsenal où il n’est jamais parvenu à rééditer ses performances lilloises, Gervinho était pourtant l’une des premières recrues voulues expressément par Garcia, qui le connaît bien pour l’avoir eu sous ses ordres au Mans, puis au Losc. Avec le succès que l’on sait. A la Roma, l’ailier virevoltant est redevenu intenable sur le front de l’attaque avec trois buts et une passe décisive au compteur. Garcia n’hésite pas à dire à son sujet qu’il est un "joueur unique", qui représente "toujours un danger pour l’adversaire." Et son entente avec la légende vivante Francesco Totti n’en finit plus de faire des étincelles…

A 37 ans, "Il Capitano" Francesco Totti semble être, tout comme la ville de Rome, éternel. Les spécialistes lui prédisaient pourtant des rapports houleux avec Garcia. Mais il n’en est rien. Le n°10 de la Roma, forte tête, a vu défiler pléthore d’entraîneurs mais il semble avoir des atomes crochus avec un Garcia avenant, qui n’a pas hésité à venir lui parler en tête au premier contact, et en italien s’il-vous-plaît. Le technicien français a aussi eu la bonne idée d’organiser une sorte de triumvirat avec Totti donc, et l’autre historique de la Roma, Daniele de Rossi, pour des réunions à huis-clos où se décident les stratégies et tactiques de match. Repositionné dans l’axe en faux neuf, Totti a retrouvé ses jambes de 20 ans après deux saisons en demi-teinte. Grâce à ses trois buts inscrits et son influence capitale sur le jeu de la Louve, un retour au sein de la Squadra Azzurra pour le Mondial Brésilien est même redevenu envisageable...

"Francesco Totti est à l'origine de 27 occasions de buts, plus qu'aucun autre joueur en Serie A. Brésil ?"

Grâce à l'apport d'un Totti retrouvé, l’AS Roma possède la meilleure attaque de la Serie A, avec 20 buts, devant Naples (18) ou la Juventus Turin (14). Malgré un effectif limité sur le papier, les Romains font feu de tout bois avec une moyenne de 2,8 buts par rencontre. Preuve que la Roma s’est métamorphosée, neuf joueurs ont inscrit au moins un but en ce début de saison, ce qui ne fait que renforcer l’impression de puissance collective dégagée par les Giallorossi. Résultat, les joueurs de Garcia cartonnent, avec notamment un 5-0 contre Bologne ou encore un 3-0 sur la pelouse de l’Inter Milan.

La Roma effectue un récital face à Bologne :

Depuis le début de saison, la Roma est impériale. Et l’expression de Jules César "Veni, vidi, vici" sied à la perfection à un club qui semble indestructible. Le prochain test est fixé à vendredi, au Stadio Olimpico, face au Napoli de Rafael Benitez.