Qualifications Mondial 2018 : l'attaque des Bleus tourne à vide

Alexandre Lacazette et Antoine Griezmann en Bulgarie (1280x640) FRANCK FIFE / AFP
Alexandre Lacazette et Antoine Griezmann n'ont pas brillé, samedi soir, en Bulgarie. © FRANCK FIFE / AFP
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L'équipe de France a assuré l'essentiel, samedi soir, en s'imposant en Bulgarie (1-0). Mais son attaque, impressionnante sur le papier, n'a pas brillé.

Un peu plus d'un mois après l'échec offensif face au Luxembourg (0-0 malgré une multitude d'occasions), l'attaque française a une nouvelle fois déçu samedi soir, lors du déplacement en Bulgarie, en qualifications pour le Mondial 2018.

Certes, cette fois, les Bleus ont fait trembler les filets (1-0), mais ce n'est pas un hasard si c'est un milieu de terrain, Blaise Matuidi, qui a marqué le seul but de la rencontre. Car devant, la mayonnaise n'a pas pris sur la longueur entre les trois talents alignés : Antoine Griezmann, Kylian Mbappé et Alexandre Lacazette, qui a profité de la mauvaise passe actuelle de son coéquipier à Londres, Olivier Giroud, relégué sur le banc samedi malgré ses états de service en Bleu.

Une demi-heure et puis plus rien. Alors que l'on attendait depuis plusieurs jours un 4-2-3-1 "défensif" ou un 4-4-2 "offensif", Didier Deschamps avait en effet opté pour une composition tactique hybride en 4-3-3, pour avoir trois attaquants qui aient la "liberté d'occuper toute la largeur", comme l'a expliqué ensuite le sélectionneur des Bleus. La surprise tenait aussi aux hommes mobilisés. Devant, si les présences de Griezmann et de Mbappé dans le onze de départ étaient évidemment attendues, celle d'Alexandre Lacazette, évoquée samedi matin dans les colonnes de L'Équipe, était bien plus étonnante. Après une première demi-heure encourageante, marquée par plusieurs occasions (un tir au premier poteau de Mbappé, une demi-volée de Griezmann, une incursion de Lacazette), les trois hommes ont peu à peu disparu des radars.

"Moins de liant et de combinaisons". "Sur la première mi-temps, on a eu pas mal d'enchaînement de qualité", a confié Didier Deschamps en conférence de presse. "Sur la deuxième mi-temps, il y avait beaucoup moins de liant et de combinaisons. C'était un vrai combat, et on a eu du mal à combiner. Le match avançant, il y avait une forme de logique à penser préserver le résultat, mais on aurait dû et pu être plus présent dans leur moitié de terrain."

Après leur début de match plutôt entreprenant, les Bleus ont baissé de pied après la sortie sur blessure de N'Golo Kanté. "Il a un rôle très important", a  reconnu le sélectionneur. "Ce n'est jamais évident de rentrer, même si Adrien (Rabiot) a l'habitude de jouer dans ce registre. Est-ce dû (la baisse de régime en deuxième période, ndlr) à la sortie de 'NG', peut-être... C'est lié aussi au démarquage de nos attaquants, qu'on a eu plus de mal à trouver." C'est un euphémisme. S'ils ont réussi quelques beaux enchaînements en début de match, sous l'impulsion notamment de Kylian Mbappé, toujours aussi actif, les attaquants français n'ont rien montré ensuite.

"Il y a plein de choses, plein de paramètres pour expliquer ces difficultés, mais on ne va pas rentrer dans les détails, les états d'âme, on est des professionnels, à nous de nous adapter", a confié un Kylian Mbappé toujours aussi lucide au micro de La chaîne L'Équipe. "On a essayé de se créer des occasions, ce n'était peut-être pas notre jour", a confié de con côté Antoine Griezmann, un brin fataliste. "Ça n'a pas réussi. Il nous reste un match, une finale à la maison."

Qui face à la Biélorussie ? Reste à savoir maintenant avec quels joueurs les Bleus aborderont ce match décisif, qui peut les envoyer en Coupe du monde. Lacazette, dont le statut est forcément le plus fragile (il n'avait plus été titulaire en Bleu depuis le 13 juin 2015 et une défaite en Albanie) n'a pas forcément marqué des points. "'Alex' a fait de bonnes choses, avec une bonne continuité en première mi-temps où il manque peut-être un peu de promptitude (Didier Deschamps pense certainement à cette action de la 29e minute où l'attaquant des Gunners a été repris de justesse, ndlr). Il a été dans son registre. Ça faisait un petit moment qu'il n'avait pas commencé un match avec nous (depuis plus de deux ans, donc). J'avais opté dans la ligne offensive sur la vivacité et la vitesse par rapport à cette équipe bulgare dont la charnière centrale est un peu plus lourde."

Le contexte du match face à la Biélorussie (équipe déjà éliminée qui va sans doute jouer repliée) pourrait pousser le boss des Bleus à changer ses cartes pour le match capital de mardi, à Saint-Denis. Et la qualité sur coup de pied arrêté de Dimitri Payet ou l'impact physique d'Olivier Giroud pourraient être des éléments de décision pour Didier Deschamps. Entrés en fin de match samedi, les deux joueurs n'ont rien montré. Mais à peine moins, finalement, que ceux qui avaient été sur la pelouse auparavant…