Pourquoi aucun Français ne gagnera Roland-Garros

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ROLAND-GARROS - Après le forfait de Monfils, les chances tricolores sont très limitées cette année.

"Soyons clair, aujourd'hui, il n'y a aucune chance qu'un Français gagne Roland-Garros". Qui a bien pu prononcer cette phrase ? Une mauvaise langue mal intentionnée ? Un spécialiste de la balle jaune dépité par les résultats des tennismen tricolores ? Ou peut-être un joueur étranger qui a voulu balancé une petite pique ? Non, c’est tout simplement Jo-Wilfried Tsonga après sa défaite contre Novak Djokovic au Masters 1.000 de Rome, la semaine dernière. Une déclaration certainement mal vu par les plus chauvins de ses supporters. Mais en même temps, "Jo" a le mérite d’être lucide. Le successeur de Yannick Noah tarde à se faire connaître. 

Monfils

L’absence du meilleur. Première mauvaise nouvelle tombée jeudi soir. Blessé au genou droit, Gaël Monfils a été contraint de jeter l’éponge. Demi-finaliste en 2008 et quart de finaliste en 2009 et 2011, le Parisien était la meilleure chance française Porte d’Auteuil. Souvent imprévisible, "Sladerman" était capable d’exploits sur terre battue. Ne pas participer à Roland-Garros hypothèque les chances de victoire française et à titre personnel, c’est un désastre pour "la Monf" qui va perdre de nombreux points au classement ATP. Son forfait est d'autant plus rageant qu'il était assuré d'être dans les douze premières têtes de série et donc certain d'éviter l'un des quatre meilleurs joueurs avant les quarts.

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Tsonga, trop inconstant. Même s’il s’en est plutôt bien sorti au tirage au sort (il pourrait rencontrer Gilles Simon au stade des huitièmes de finale et Djokovic en quarts), la carte "Jo" paraît trop improbable pour 2012. Dimanche, le numéro un tricolore se présentera devant le public français avec le meilleur classement de sa carrière (5e au classement ATP). Son objectif est clair, faire mieux qu’en 2009 et 2010 où il avait atteint les huitièmes de finale. Mais de là à gagner Roland-Garros… Même Michaël Llodra, son partenaire en double en Coupe David, n’y croit pas : "Jo est cinquième mondial, mais il n’est pas encore assez costaud pour gagner au meilleur des cinq manches". Et puis, n’oublions pas que la terre battue n’est vraiment pas sa surface de prédilection. Avec un quart de finale cette saison à Rome et un huitième à Madrid, il ne semble pas être un client sérieux pour le titre.

Tsonga

Simon, trop tendre. Et si c’était lui la meilleure chance française à Roland-Garros ? En tout cas, le Niçois présente le meilleur bilan sur terre depuis plusieurs semaines. Eliminé en demi-finale à Nice par Almagro, il a aussi atteint le dernier carré à Monte-Carlo et gagné le titre à Bucarest. Mais lui aussi devra défendre des bien maigres performances sur l’ocre parisien (son meilleur résultat est un huitième de finale l’an passé). Son jeu est trop basé sur la défense pour espérer accrocher les meilleurs. Contre un Djokovic, un Nadal ou un Federer, Simon ne fera pas le poids.

Gasquet

Et Gasquet, trop court. Finaliste à Estoril et quart de finaliste à Rome après avoir battu Andy Murray, le Biterrois, lui aussi, aborde Roland-Garros avec un bon bol de confiance. Richard Gasquet devrait faire admirer son beau revers lors des trois premiers tours avant de sortir en huitièmes ou en quarts de finale. Dans la moitié de tableau de Murray et de Nadal, il faudrait un tremblement de terre pour qu’il se hisse en finale. Son gros défaut : son physique. Dans un match à rallonge, le 20e joueur mondial a du mal à maintenir son niveau de jeu.

Nadal écrase encore tout. "Rafael Nadal est le grand favori" de Roland-Garros, a assuré vendredi Roger Federer. Et de poursuivre : "c'est fou qu'on puisse seulement débattre de ça. Rafa est le grand favori, sans discussion possible. Il n'a pas perdu un set à Monte-Carlo, Barcelone et Rome cette année". L'Espagnol a égalé l’année dernière le record de six victoires de Björn Borg dans le Grand Chelem sur terre battue. Difficile de voir qui pourrait lui faire de l’ombre cette année. Même "Rogeur" et "Djoko" semblent un peu justes cette saison. Les Français ne sont peut-être pas nés à la bonne époque. Yannick Noah, le dernier vainqueur à la Porte d’Auteuil, a une autre version : "si on n'est pas premier ou deuxième mondial, ça ne sert à rien de dire : cette année, je vais gagner. En revanche, rêver de gagner, c'est bien. Ce qui se passe, c'est que les Français ne rêvent même pas de gagner".