OM, maladroit au but

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Yannick SAGORIN , modifié à
Doté de la meilleure artillerie de l'élite il y a encore deux journées, l'OM marque le pas offensivement ces dernières semaines. A l'heure de se déplacer à Auxerre, pour le compte de la 17e levée de Ligue 1, les champions de France entendent rectifier le tir. Et Didier Deschamps de soutenir ses buteurs, Brandao et André-Pierre Gignac, particulièrement exposés cette saison.

Doté de la meilleure artillerie de l'élite il y a encore deux journées, l'OM marque le pas offensivement ces dernières semaines. A l'heure de se déplacer à Auxerre, pour le compte de la 17e levée de Ligue 1, les champions de France entendent rectifier le tir. Et Didier Deschamps de soutenir ses buteurs, Brandao et André-Pierre Gignac, particulièrement exposés cette saison. "Droit au But"... Parfois oubliée, la devise séculaire de l'OM avait retrouvé tout son sens la saison dernière, tandis que le club phocéen enrichissait son palmarès de deux titres longtemps attendus. En cet exercice de confirmation, les hommes de Didier Deschamps s'étaient d'abord attachés à maintenir la cadence, inscrivant notamment 25 buts lors de leurs 14 premières sorties en championnat. Seulement depuis deux journées - dont une de rattrapage - Marseille se fait plus discret dans ses offensives. Tenus en échec par Rennes il y a dix jours (0-0), les Olympiens sont repartis bredouilles et muets de Nice dans la foulée, battus 1-0 et ainsi chassés d'un fauteuil de leader à peine retrouvé. Deux matches qui ont alors mis en exergue les criantes lacunes actuelles de l'OM. Jusqu'alors, les Lucho Gonzalez et André Ayew avaient su cacher la forêt, bien aidés en cela par un Mathieu Valbuena incontournable cette saison dans son rôle de détonateur. Mais les absences et approximations des buteurs présumés de l'équipe se font aujourd'hui ressentir. Des statistiques impitoyables Didier Deschamps est le premier à l'admettre devant la presse. "J'aime bien les statistiques mais pour l'instant, elles font mal, souffle-t-il en évoquant ses deux avant-centres, Brandao et André-Pierre Gignac, crédités d'un seul but à eux deux en Ligue 1. Au cours d'une saison, si on vise le titre, il faut marquer au moins 55 buts (l'OM en avait mis 69 la saison passée, ndlr), dont la moitié inscrits par les attaquants. Ça va être dur..." Un constat qui n'empêche pas celui qui vient d'être élu meilleur entraîneur français de l'année 2010 de défendre ses joueurs. Le stratège marseillais a ainsi jugé "too much" l'accueil des supporters réservé à Didier Drogba, mercredi soir au Vélodrome, pour le match de Ligue des champions contre Chelsea. "Je suis content pour Didier mais c'était peut-être « a little bit too much » pour parler anglais. Ce n'était pas évident pour les joueurs de notre équipe... je crois qu'il ne faut pas oublier que les avant-centres de l'OM, ce sont Gignac et Brandao !" Et l'intéressé de soutenir davantage encore le Brésilien, auteur du but de la victoire face aux Blues: "C'est vrai que par moment, il manque de réussite et de coordination mais il travaille énormément à côté de ça. Tout ce boulot quand il n'a pas le ballon peut lui faire perdre en précision et en lucidité dans le geste décisif. Il a parfois des ratés mais il a confiance en lui, j'ai confiance en lui et vous pouvez demander à ses partenaires, ils sont bien contents quand il est sur le terrain avec eux." Un seul être leur manque... A l'égard de l'ancien Toulousain, Didier Deschamps se veut peut-être un peu moins patient, évoquant même le souvenir d'un Mamadou Niang bien difficile à suppléer: "Pour être champion, il faut un tueur et il en a le potentiel. Il l'a déjà montré, mais c'est à lui de se donner les moyens de le faire. Sans stigmatiser qui que ce soit, nous avons quand même perdu notre meilleur buteur à l'intersaison..." Touché aux ischio-jambiers depuis le 20 novembre dernier, André-Pierre Gignac devrait faire son retour à la compétition ce week-end à Auxerre, sans toutefois reléguer assurément Brandao sur le banc. "Il y en a un qui débutera et l'autre qui rentrera en cours de jeu", concède tout juste le coach, avant de livrer un indice: "L'un enchaîne les matches et l'autre est à l'arrêt depuis quinze jours." Outre Gignac et Brandao, Loïc Rémy sera attendu au tournant en Bourgogne, lui qui, certes gratifié de statistiques honorables (4 buts en championnat, 2 en Ligue des champions), souffre manifestement de l'accumulation des matches et peine à se montrer régulier dans ses prestations. "A Nice dimanche dernier, on a fait près de 50 centres, mais il manquait de la justesse dans le dernier geste", peste encore Didier Deschamps, qui n'a pu du reste être rassuré par la performance de ses joueurs devant Chelsea, tant ce choc dénué d'enjeu a pris des allures de jubilé. Avec un duo d'attaque à 30 millions d'euros, l'OM se doit de renouer au plus vite avec le réalisme du champion qu'il est.