Montpellier, le compte est mauvais

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Régis AUMONT , modifié à
Avant-dernier du Top 14 à l'aube de recevoir Toulon, vendredi, pour le compte de la 6e journée du Top 14, Montpellier paie, comme Biarritz, très cher les doublons Coupe du monde. Privés de nombreux cadres, les vice-champions de France proposent une bouillie de rugby depuis la reprise. Déjà battu deux fois à domicile, le MHR va sans doute déjà revoir ses ambitions à la baisse.

Avant-dernier du Top 14 à l'aube de recevoir Toulon, vendredi, pour le compte de la 6e journée du Top 14, Montpellier paie, comme Biarritz, très cher les doublons Coupe du monde. Privés de nombreux cadres, les vice-champions de France proposent une bouillie de rugby depuis la reprise. Déjà battu deux fois à domicile, le MHR va sans doute déjà revoir ses ambitions à la baisse. Alors que le club découvrira pour la première fois la grande Coupe d'Europe dans un mois et demi, et ce en recevant ni plus ni moins que le vainqueur sortant, le Leinster, Montpellier a peut-être déjà dit adieu à l'édition suivante. Après cinq journées de Top 14 le constat est sans doute un peu prématuré, mais avec seulement quatre points et toujours aucune victoire au compteur le club héraultais a davantage des allures de candidat à la Pro D2 qu'à un postulant aux phases finales. D'autant plus après la défaite concédée face au promu bordelais la semaine dernière à Du Manoir (16-20). Déjà défaits à domicile par Brive (12-28) avant cela, les Montpelliérains ont grillé tous leurs jokers. Mais, tout aussi inquiétant que leur bilan comptable, le niveau de jeu affiché depuis le début de la saison pose question. Car même sans ses onze internationaux partis dans l'hémisphère sud, le groupe semblait, grâce notamment au recrutement de joueurs expérimentés (Privat, Martin, Audrin, Peyras), capable de traverser la Coupe du monde sans trop de turbulences. La vérité du terrain est autre. Le spectacle proposé est souvent indigne - à hauteur d'un match de Fédérale 2 (4e échelon national) vendredi dernier selon l'entraîneur bordelais Vincent Etcheto - avec des difficultés pour enchainer trois passes et une conquête désastreuse, notamment en touches. 5 matches, 3 essais... Résultat : l'une des équipes les plus spectaculaires de la saison dernière n'a marqué que trois essais après cinq journées. Dépité, Fabien Galthié avouait son impuissance face à un tel constat la semaine dernière. "Il n'y a pas de progrès (...) Normalement, on est là pour s'amuser. Là, c'est dur de penser à s'amuser. Il n'y a pas grand-chose à dire, je n'ai pas de solution."Un aveu fataliste qui en dit long sur le moral du manager, et sans doute des joueurs. Un malheur ne venant jamais seul, Montpellier devra encore attendre deux semaines minimum avant de récupérer des blessés de marque, comme Julien Tomas, Giorgi Jgenti et Benoît Paillaugue. Difficile dans ces conditions de préparer la réception de Toulon, revigoré par sa large victoire sur le Stade Français (34-8) le week-end passé. D'autant plus que les Toulonnais n'ont pas oublié leur déconvenue du 7 mai dernier, à l'occasion de l'ultime journée du Top 14. Lors de ce véritable « huitième de finale », les Varois avaient explosé contre un MHR ambitieux, capable de prendre le bonus offensif (27-3) pour valider sa qualification aux phases finales. Trois mois et demi plus tard, la donne a bien changé. Montpellier, avant-dernier du championnat, s'est glissé dans la peau d'un relégable. Et l'amélioration n'est pas annoncée avant plusieurs semaines, le temps de récupérer Ouedraogo, Trinh-Duc and Co.