Monaco-OM, le "classique" méconnu

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AFFICHE - Avant PSG-OM, l'affiche entre l'ASM et l'OM était l'une des plus attendues du championnat.

6 septembre 1993. Trois mois après le début de l'affaire VA-OM, l'UEFA décide d'exclure le club phocéen de la Ligue des champions, dont il a pourtant remporté l'édition précédente aux dépens de l'AC Milan (1-0). Dauphin de l'OM en championnat, le PSG est invité à y participer. Il refuse, comme il avait refusé que lui soit attribué le titre de champion de France retiré à l'OM, dont plusieurs dirigeants ont été condamnés pour des faits de corruption. C'est finalement le troisième de la Division 1 de l'époque qui participa à l'édition 1993-94 de la C1 : l'AS Monaco, qui, elle, ne se fit pas prier...

Car avant d'avoir (de se choisir ?) le PSG comme meilleur ennemi, l'OM de Bernard Tapie, arrivé au club en 1986, s'est d'abord disputé la suprématie nationale avec l'ASM. Le club de la Principauté termina 3e des championnats 1989 et 90, puis 2e des championnats 1991 et 92, tous les quatre remportés par l'OM. Sur le terrain, la rivalité entre les deux clubs se matérialisa par deux finales de Coupe de France, la première remportée par l'OM (4-3), avec un triplé de Jean-Pierre Papin, la seconde en 1991, enlevée par l'ASM grâce à un but de dernière minute de Gerald Passi (90e).

Passi offre la Coupe de France à Monaco :

Arsène Wenger (1280x640)

Les insinuations de Wenger. Quelques jours après la défaite de l'OM en finale de la Coupe des clubs champions face à l'Etoile rouge de Belgrade (0-0, 5-3 aux tab), Monaco faisait à nouveau chuter l'OM et élargissait la plaie. Cette victoire en finale de la Coupe de France 1991 reste le seul titre que l'ASM est parvenue à arracher à l'OM lors de sa période dorée. Une période qui fut également, de son propre aveu, la "plus difficile" de la vie d'Arsène Wenger, entraîneur de Monaco entre 1988 et 1994 (ici lors de son départ avec le président de l'ASM de l'époque, Jean-Louis Campora, photo). En novembre 2013, dans des propos repris par le Daily Telegraph, l'actuel manager d’Arsenal déclarait en effet : "quand vous faites un travail comme le mien, vous faites attention à tous les détails. Mais, quand vous allez au travail et vous savez que que tout est inutile, c'est un désastre." Wenger l'Alsacien, réfléchi et posé, n'a jamais apprécié Tapie le Méditerranéen, fougueux et tempétueux. Il n'a surtout jamais aimé les méthodes de l'ancien patron de l'OM, qu'il a à plusieurs reprises, presque explicitement d'ailleurs, accusé de tricherie.

Gallardo face à l'OM (1280x640)

L'épisode Gallardo-Galtier. Le feu qui couvait entre l'OM et son voisin du sud-est a repris en avril 2000. Le meneur de jeu argentin, Marcelo Gallardo (photo), avait été pris à partie dans le tunnel menant aux vestiaires par plusieurs membres du staff de l'OM, dont l'actuel entraîneur des Verts, Christophe Galtier. Gallardo avait raconté cet événement à So Foot en fin d'année dernière. "T’attendre dans le tunnel à la mi-temps comme ça pour te filer une trempe pareille, c’est quelque chose de très "argentin" finalement", avait souri a posteriori l'ancien meneur de jeu de l'ASM, sacrée championne de France quelques semaines plus tard. Heureusement j’étais encore habitué (rires), même si je ne m’y attendais pas du tout. Je me suis fait attaquer et ça se voyait qu’ils avaient préparé leur coup." Gallardo fut exclu et remporta la rencontre sur le score de 4-2 avec des buts de Pouget, Bakayoko (2) et Brando. Depuis, les fortunes diverses des deux clubs avaient enlevé un peu de sel à cette rencontre...

Supporters de l'OM à Louis-II (960x640)

Les supporters de l'OM en nombre. Le retour au premier plan de l'ASM, enrichie de capitaux russes, a donné une nouvelle vigueur à cette affiche qui mettra aux prises deux techniciens qui ont découvert la Ligue 1 cette saison, deux Latins, l'Argentin Marcelo Bielsa et le Portugais Leonardo Jardim. Mais, a priori, le feu ne devrait pas couver sur les bancs. "El Loco" a en effet couvert d'éloge l'ASM et son coach. "Je ne suis pas surpris par leur position en Ligue des champions", a souligné Bielsa. "Simplement, toutes les équipes ont des hauts et des bas dans une saison et eux ont eu leur bas en début du championnat. Cela a pu instiller un certain doute, mais on a pu constater ensuite que leurs problèmes étaient résolus, avec une équipe qui joue au niveau de ses individualités et au niveau de la hiérarchie de son entraîneur." En parlant de hiérarchie, les supporters de l'OM devraient se déplacer en nombre, dimanche soir, pour faire valoir la leur auprès de leurs homologues de l'ASM...