Miller à la bonne heure

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François QUIVORON , modifié à
JO 2010 - Bode Miller a remporté dimanche son premier titre olympique.

JO 2010 - Bode Miller a remporté dimanche son premier titre olympique. Le plus précieux métal se refusait à lui, comme un mauvais sort qui ne peut être conjuré. Mais à force d'abnégation et de travail, ce qui n'a pas toujours été le cas, Bode Miller a enfin touché la consécration de sa carrière. L'Américain a décroché ce dimanche sa première médaille d'or olympique en remportant le combiné des JO de Vancouver. Après le bronze de la descente et l'argent du Super-G, le skieur du New Hampshire complète sa collection de breloques au Canada. Malgré l'effervescence autour de lui dans l'aire d'arrivée, Miller a accueilli ce premier sacre olympique sans joie démesurée, tranquille et détendu, à son image finalement. Celle d'un skieur atypique qui a écumé les épreuves de Coupe du monde jusqu'à plus soif, qui a fréquenté les bars et les boîtes de nuit du grand cirque blanc jusqu'à plus soif également. Certains le croyaient fini pour le ski à la fin de la saison 2009. La perspective de disputer des derniers Jeux Olympiques l'a remis en selle, tout comme celle de décrocher une médaille d'or. Une dernière chance qu'il a saisie à pleines dents en se préparant idéalement pour le rendez-vous de Vancouver. Cette saison, le natif d'Easton a multiplié les places d'honneur, avant de s'imposer dans le combiné de Wengen. Une trajectoire identique à celle qu'il a vécue depuis son arrivée au Canada, puisqu'il n'a rien pu faire pour empêcher le sacre de Défago dans la descente avant d'être privé de l'or par Svindal dans le Super-G. Le Norvégien faisait d'ailleurs partie des premiers à féliciter l'Américain en bas de la Dave Murray. Sa prestation dans la manche de slalom avait en effet bluffé tout le monde, comme à chaque fois que Miller lâche les skis dans la pente. Septième temps de la descente, avec 76 centièmes de retard sur Svindal, le skieur de 32 ans a pris tous les risques dans le slalom. Ça passe ou ça casse. Et là, c'est passé. Lizeroux seulement 18e Sur le fil du rasoir tout au long du parcours dessiné par le père du Croate Ivica Kostelic, il a tenu le rythme, en adoptant des trajectoires directes. Dans son style unique, qui donne l'impression qu'il va tomber à la prochaine reprise d'appuis, l'Américain a signé le troisième chrono de la manche de slalom. Kostelic, qui aime pourtant ce genre de piste et cette neige dure, était repoussé à 33 centièmes. Le Suisse Silvan Zurbriggen a lâché quant à lui 40 centièmes, tandis que Svindal chutait en fin de parcours. Médaillé d'argent de la discipline aux Mondiaux de Val d'Isère la saison dernière, Julien Lizeroux a quant à lui dû se contenter de la 18e place. Ses rêves de médaille s'étaient déjà envolés à l'issue de la première épreuve de descente, qu'il a terminé avec plus de quatre secondes de retard sur le meilleur temps. Il tentera de se rattraper samedi lors du slalom. Le meilleur français, Adrien Théaux, a quant à lui fini en 12e position. Athlète polyvalent, Miller fait partie du cercle très fermé des skieurs qui comptent des victoires en Coupe du monde dans les quatre disciplines (Marc Girardelli, Pirmin Zurbriggen, Kjetil-André Aamodt et Gunther Mader ont réussi cette performance). C'est donc un bien beau clin d'oeil qu'il connaisse la consécration dans le combiné, qui allie la vitesse et la technique. Quadruple champion du monde, dans quatre disciplines différentes (Géant et combiné à St-Moritz en 2003, Super-G et descente à Bormio en 2005), l'Américain compte également deux gros globes de cristal décrochés en 2005 et 2008, auxquels il faut ajouter 32 succès en Coupe du monde. Voilà désormais le premier titre olympique.