Lotus et Renault, les retrouvailles

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F1 - L'écurie Renault F1 a officiellement changé de nom mercredi. Elle devient Lotus Renault.

Pour tous les amoureux de F1, l'association des deux noms Lotus et Renault relève du mythe. Entre 1983 et 1986, l'écurie a révélé des pilotes d'exception comme Elio de Angelis, Nigel Mansell et bien sûr Ayrton Senna, qui y décrocha ses premiers succès en Grand Prix. Vingt-quatre ans après leur dernière saison commune, en 1986, les deux marques automobiles feront à nouveau cause commune sur la grille, en 2011. Comment s'est déroulée cette réunion ? Quelles en sont les raisons ? Quel avenir pour cette écurie ? Europe1.fr vous livre les détails de cette mutation de Renault F1.

Une cession progressive. Comme d'autres grands constructeurs, Renault a choisi de se désengager de la F1 de manière progressive. La marque au losange avait déjà cédé l'an dernier la structure châssis à l'entreprise Genii Capital, une société spécialisée dans les nouvelles technologies. Mercredi, Renault a annoncé sa décision de revendre les 25% qu'elle possédait encore dans l'écurie à cette même entreprise Genii, actionnaire principal. Et c'est en fait Genii qui a conclu un accord de partenariat avec le groupe malaisien propriétaire de Lotus, Proton.

Un lien maintenu avec l'écurie. Si Renault ne possède plus aucune part dans la nouvelle entité créée, la marque française continuera d'associer son nom à l'écurie et à fournir les moteurs. La nouvelle structure Lotus Renault GP a fait également savoir que la marque au losange continuerait à fournir, outre les moteurs, "son expertise technologique et d'ingénierie".

La stratégie du président. En marge du dernier Grand Prix du Brésil, en novembre, le président de Renault, Carlos Ghosn, avait révélé la logique de cette revente. "L'essentiel est que nous sommes en F1 pas tellement pour posséder une seule écurie, mais pour promouvoir le nom et la technologie de Renault. Nous ferons tout ce qui est nécessaire pour le faire au moindre coût et au moindre investissement". Lotus Renault GP résulte donc d'un accord qui se veut gagnant-gagnant, le prestige de la marque Renault en F1 pour Lotus, la présence de Lotus en F1 pour Renault.

Un accord qui court jusqu'en 2017. En F1, comme en foot, pouvoir voir sur le long terme est un luxe. Et Eric Boullier, le directeur de feu Renault F1, le sait bien. C'est pourquoi il accueille l'arrivée de Lotus "avec un grand sourire". "C'est une excellente nouvelle, un énorme boost", a-t-il souligné mercredi. " Avoir un nouveau sponsor principal pour sept ans nous apporte une stabilité et une visibilité sur le long terme qu'on a rarement en F1. C'est ce que nous voulions." En plus de temps, Lotus offre également de l'argent, qui pourrait permettre à l'écurie de retrouver les sommets qu'elle a quittés depuis plusieurs saisons maintenant.

Les couleurs noir et or conservées. Entre 1983 et 1986, les pilotes Lotus Renault ont disposé de monoplaces aux couleurs noir et or avec un fameux cigarettier comme sponsor principal. Comme elle l'avait fait cette année avec le retour au jaune du Renault "d'époque", Lotus Renault GP a décidé de reprendre les couleurs d'origine pour une visibilité accrue. Pour tous, ces couleurs restent associées aux premiers succès d'Ayrton Senna.

Ayrton Senna remporte son premier GP sur Lotus Renault :

Des objectifs à la hausse. Un nouveau sponsor, davantage d'argent, des couleurs mythiques... Les objectifs pour 2011 sont forcément plus élevés que la 5e place obtenue à l'issue de la saison 2010. Eric Boullier parle de "podiums et victoires". Dans les baquets, on retrouvera le Polonais Robert Kubica mais pas forcément le Russe Vitaly Petrov, dont la performance d'ensemble a été "aussi décevante qu'excitante" selon les termes mêmes du directeur de l'écurie.

Une deuxième écurie nommée Lotus. Ceux qui suivent de près l'actu de la F1 n'ignorent pas qu'une écurie nommée Lotus F1 Racing était présente sur la grille cette saison. Il s'agit du projet de Tony Fernandes, un entrepreneur malaisien qui avait reçu la bénédiction de Proton, propriétaire de Lotus Cars. Mais suite à des "atteintes répétées" à la marque, Proton a décidé de cesser son partenariat avec cette écurie qui n'a guère brillé cette saison (0 point inscrit). Fernandes reste cependant décidé à faire appeler son écurie Team Lotus en 2011 et même à présenter des monoplaces de couleurs noir et or. Tout cela devrait maintenant se régler devant les tribunaux. Comme cela arrive parfois en F1...