Leveaux change d'air

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Amaury Levaux a décidé de quitter Mulhouse et de tenter le challenge proposé par le Lagardère Paris Racing.

Amaury Leveaux annonce son départ. Après sept saisons de bons et loyaux services à Mulhouse, aux côtés de Lionel Horter, le tricolore a décidé de voguer vers de nouveaux bassins... ceux du Lagardère Paris Racing. Un changement risqué mais, selon l'intéressé, mûrement réfléchi. "Si un jour je n'ai pas envie de m'entraîner, je n'irai pas." Samedi 1er août dernier. Dans un couloir sans âme du Foro Italico, Amaury Leveaux, qui vient de décrocher une inespérée médaille de bronze sur 50 mètres, expose sa vision nouvelle d'un sport auquel il se refuse à tourner le dos - "C'est ce que je sais faire, alors je vais continuer" -, mais qu'il ne peut ni ne veut plus aborder désormais de façon exclusive. Le contexte de ces Mondiaux de Rome, notamment à travers le deuil familial qui l'a profondément touché, a ébranlé ce jeune homme de 23 ans, à la personnalité si atypique, pour ne pas dire unique en équipe de France. Dans l'épreuve, Leveaux affirme avoir grandi... Un peu plus d'un mois a passé depuis l'émotion à fleur de peau de ce soir d'août. Six semaines passées loin des bassins et de cette fichue polémique autour des combinaisons, qu'il n'aura jamais su vraiment surmonter, au cours desquelles Leveaux a profité de la vie en compagnie de sa fiancée. Un break mis à profit, pourrait-on penser, pour faire le point et pourtant, à l'annonce de sa signature avec le Lagardère Paris Racing et donc de son départ de Mulhouse, on ne peut s'empêcher de penser à un coup de tête, que l'intéressé réfute. "Je n'ai aucun doute dans le travail de Lionel Horter et il n'y a eu aucun conflit avec lui, souligne Leveaux sur L'Alsace.fr. C'est juste que j'avais besoin de changement. Certains n'hésiteront pas à voir dans ce choix une solution de facilité.Leveaux: "Lionel a des raisons de m'en vouloir"Un vide que Lionel Horter n'est pas le dernier à ressentir, lui qui depuis sept ans aura couvé l'éclosion de son talent, dépassant allègrement son rôle d'entraîneur pour maintenir ou ramener sur le bon chemin un élève découvert à l'âge de seize ans. Le Directeur des entraîneurs de l'équipe de France ne tient pas à s'appesantir inutilement: "On a vécu beaucoup de choses ensemble, regrette son coach de Mulhouse. Amaury a habité chez moi... Je n'ai pas envie de m'étendre sur le plan humain." Ce que Leveaux, lui, accepte de faire lorsqu'on lui demande de feuilleter l'album de ses souvenirs mulhousiens. "De nombreux bons souvenirs. A l'époque, il me disait que je faisais partie de la famille. J'espère qu'il ne reniera jamais sa parole même si je comprends qu'aujourd'hui il a des raisons de m'en vouloir..."Il n'empêche, à l'heure des bilans et du départ, perce l'idée d'un acte précipité, commandé par des considérations assez éloignées des bassins. Ce que Leveaux ne nie pas en évoquant sa fiancée, qui étudie... à Paris. "Elle a été l'élément déclencheur. La saison dernière, entre les stages et la compétition, on a dû se voir, en tout et pour tout, un mois. Je ne voulais plus revivre cette situation." Leveaux qui, à l'instar d'un Alain Bernard, s'entraînant désormais au côté de sa compagne, Coralie Balmy, a besoin d'un équilibre entre natation et vie privée et réfute dans le même temps toute motivation mercantile. "Je vous jure sur la tête de ma mère, que je ne sais pas combien je vais toucher. L'aspect financier n'a eu aucune importance sur la décision, qui m'a amené à quitter Mulhouse." clame Leveaux, toujours dans L'Alsace