"Les fumigènes, c'est dangereux"

© REUTERS
  • Copié
avec AFP , modifié à
FOOT - L'entraîneur de Saint-Etienne a exhorté ses supporters à faire preuve de plus de retenue.

Loin d'être déserté ou aseptisé comme d'autres stades de Ligue 1, Geoffroy-Guichard, pourtant en rénovation, vibre cette saison à l'unisson d'une équipe en réussite (6e et en course pour l'Europe). Mais, parfois, la passion va trop loin. En tout cas aux yeux de la commission de discipline de la Ligue de football professionnel (LFP), qui a sanctionné l'AS Saint-Etienne d'un match à huis clos et de 52.000 euros d'amendes pour l'utilisation d'engins pyrotechniques, à Auxerre et à Toulouse.

Interrogé sur ce sujet, jeudi, en conférence de presse, l'entraîneur des Verts, Christope Galtier, a regretté les excès de ses supporters. "Les fumigènes, c'est dangereux", a-t-il considéré. "En France, il y a des lois et des réglementations. A partir du moment où on ne parvient pas à les faire respecter, nous allons être sanctionnés."

Le 19 février dernier, face à Rennes (4-0), les Green Angels, association-phare de supporters des Verts, avaient célébré leurs vingt ans avec de multiples tifos mais aussi des dizaines de fumigènes allumés en fin de match. C'est cet anniversaire, célébré à grand renfort de "fumis", qui a entraîné la sanction d'un match à huis-clos.

Les Green Angels fêtent leur anniversaire avec des "fumis" :

"Je suis sûr que cela représente très peu de personnes dans les tribunes, mais ce petit nombre va sanctionner le reste des supporters qui sont dans les mêmes tribunes ou d'autres, ou des gens qui sont aussi parfois dans les mêmes associations de supporters", a déclaré Galtier. "Ce petit nombre, qui insiste à envoyer des fumigènes, va sanctionner son groupe de supporters, l'ensemble des supporters et le club à qui cela coûte cher en termes d'amendes. Il faut se plier à la loi."

Mais Galtier ne s'est pas seulement appuyé sur la loi pour faire la contre-publicité des fumigènes, l'un des objets-phares de la culture ultra. "En 1990-1991, lorsque j'étais capitaine du Toulouse FC, nous étions venus jouer à Saint-Etienne. Des supporteurs du TFC sont venus nous encourager, des fumigènes ont pris feu dans leur bus, il y a eu des morts et des gens sont encore handicapés", a-t-il témoigné. "C'est dangereux. Si on les interdit, c'est qu'il y a des raisons."

Et Galtier a des raisons de s'inquiéter. Car les incidents de Toulouse, le 12 février, et ceux survenus face à Lyon, le 17 mars, n'ont pas encore été jugés... "Si nous continuons comme cela, le club sera sanctionné d'un, deux ou trois matches à huis clos. Si cela convient aux supporters... Nous ne pourrons rien y faire, même si je sais que des mesures vont être prises par le ministère de l'Intérieur et le club." A Saint-Etienne, qui n'a remporté qu'un seul de ses cinq derniers matches, la  fin de saison risque d'être assez agitée.