Les anciens hors-course

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L.D. , modifié à
Le coup de tabac qui s'est abattu dimanche sur la flotte de la Transat Bénodet-Martinique, avec pour certains des vents à plus de 50 noeuds (!), a fait des dégâts. Les deux principales victimes sont deux anciens, Eric Drouglazet, dont le monocoque a démâté, et Gildas Morvan, dont la réparation d'étai n'a pas tenu. Thomas Rouxel occupe la tête de la course.

Le coup de tabac qui s'est abattu dimanche sur la flotte de la Transat Bénodet-Martinique, avec pour certains des vents à plus de 50 noeuds (!), a fait des dégâts. Les deux principales victimes sont deux anciens, Eric Drouglazet, dont le monocoque a démâté, et Gildas Morvan, dont la réparation d'étai n'a pas tenu. Thomas Rouxel occupe la tête de la course. On peut avoir passé la quarantaine et ne pas encaisser les fessés. Eric Drouglazet et Gildas Morvan, les deux grands anciens de la Transat Bénodet-Martinique, avec l'éternel Marseillais Jean-Paul Mouren, ont en effet été les principales victimes du gros de tabac qui a secoué la flotte lundi, une sélection par la casse qui rappelle que la voile est aussi un sport mécanique. Pour le premier, la course s'est arrêtée net vers 14h40 lundi avec la casse de son mât. Confronté à 35 noeuds de vent et une mer formée, le Breton, qui occupait alors la troisième place, avait pourtant joué la prudence, grand-voile arisée et solent envoyé à l'avant. Le mât n'a pas tenu. Passé les premiers réflexes (se séparer de l'espar, nettoyer le pont...), il se dirigeait au moteur et à vitesse réduite vers l'Est où l'archipel des Açores était alors distant de 460 milles (852 km). Pour le second, la course s'est envolée en deux temps. Victime mardi dernier d'une casse d'étai, le colosse de Ladeda a fait le choix de s'abriter samedi au vent de Santa Maria - la plus au sud-est de l'archipel des Açores - en prévision de l'avis de gros temps, perdant au passage une cinquantaine de milles sur la tête de la course. Une réparation qui lui a sûrement permis de garder son mât mais qui malheureusement n'a tenu, mettant définitivement fin à ses chances de victoire. "Il n'y a plus rien à espérer de l'aspect compétition. Maintenant, ce qu'il faut c'est agir en bon marin, tenter de finir cette course en allant jusqu'au bout...", se résignait-il, conscient déjà d'avoir échappé au pire. Bientôt le tapis roulant "Cela ne servirait à rien d'attaquer malgré tout pour finir dixième. Le gros risque c'est évidemment de démâter : je n'ai plus que deux drisses utilisables... une pour le mât, une pour le spi ou le génois. Autrement dit, si j'en casse une je ne peux plus mettre de voile d'avant. Il ne me reste plus qu'une seule cartouche", ajoutait le skipper de Cercle Vert, déjà relégué à plus de 100 milles de la tête de course occupée ce mardi après-midi par Erwan Tabarly (Nacarat) pour quelques centaines de mètres devant Thomas Rouxel (Bretagne-Crédit Mutuel Performance), Fabien Delahaye (Port de Caen-Ouistreham) et Nicolas Lunven (Generali) n'étant pas loin, respectivement à cinq et onze milles du leader. Une tête de course qui peut déjà profiter de conditions plus clémentes et qui vont aller en s'améliorant. "Demain (mercredi) après-midi, le vent se stabilisera autour de 15 noeuds. Dès lors, ce sera tout bon. Ce sera le tapis roulant vers les Antilles", confirme Jean Maurel, le directeur de course. "A mon sens, il n'y aura pas beaucoup d'options possibles. Il faudra que les solitaires jouent au mieux avec les petites oscillations du vent pour grappiller quelques longueurs. Les routages montrent que les bateaux vont se resserrer et qu'ils seront ensuite bord à bord. Celui qui aura le bateau en meilleur état et le grand spi le moins abîmé aura incontestablement un avantage." Mais ne comptez pas sur les concurrents encore en course pour faire état de leurs petits bobos...